My name is thevenin

Resume
Fanfiction d'animorph écrite en 2023
Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.
Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.
Rencontre axe au centre commercial
Rappel du canon :
Ce mini-chapitre se passe au début du tome 08. Pour rappel dans ce tome, les animorphs constatent les premiers effets de la destruction du générateur de kandrona lors d’une sortie au centre commercial. Il y a alors une dispute avec Axe, car il ne les a pas prévenues que leurs actions allaient entraîner la mort d’humains. Et aussi parce qu’il leur cache des choses sur les andalites.
oOoOoOoOo
— (Ah !!)
Je poussai mentalement un soupir de soulagement en voyant les lumières du cinéma s’éteindre et en passant le contrôle à Tom. J’avais tellement faim. Tellement que je n’arrivais plus à maintenir le contrôle en permanence.
Ses maudits andalites. En même temps, on aurait dû se douter qu’ils utiliseraient le morphe à côté d’une de nos installations. Ce qui est plus étonnant, c’est qu’il semblait parfaitement connaître cette créature et comment s’en débarrasser. Nos scientifiques avaient pourtant affirmé que le Veleek était une espèce inconnue des andalites. Résultat des courses non seulement les andalites étaient dans la nature, mais en plus une grande partie de nos transporteurs avait été détruit. Cela même dont on dépendait pour l’approvisionnement en kandrona jusqu’à ce que le générateur principal soit remplacé. Malgré les démentis du visser, en entendant la nouvelle du désastre tous les yeerks comprirent ce que cela impliquait : il n’y aurait plus suffisamment de kandrona pour tout le monde.
Personne ne fut donc surpris par la tentative de purge qui suivit soi-disant pour trouver les traîtres qui avaient donné aux andalites les informations nécessaires (qu’elle excuse fumeuse, comme si un yeerk allait aider les andalites). En fait tellement peu surpris que les agents du visser furent accueillis par une résistance armée. Une bataille s’ensuivit au sein du QG qui avait entraîné la destruction d’autre navette. À la fin de la journée, le calme était revenu et la moitié des effectifs présents dans cette zone était soit mort, soit condamné à mourir de faim. Des pertes effarantes, mais à peine suffisant pour résoudre la pénurie.
Quelle humiliation. Nous étions des dizaines de millions de yeerk armé jusqu’aux dents sur cette planète et des centaines de milliers dans cette zone et pourtant 6 soldats andalites d’élites sans armes avancées, nous mettait une branlée monumentale. Même pas. 5 soldats andalites et un enfant andalite.
En effet durant le désastre du Veleek, on avait pu confirmer que l’un des andalites n’était qu’un enfant rescapé du vaisseau monde qui s’était approché sans escorte près de la lune, totalement inconscient de l’ampleur de la flotte yeerk déployé autour de cette planète. Sa navette de sauvetage avait miraculeusement échappé nos chasseurs, puis il avait survécu, on ne sait comment à la faune particulièrement dangereuse de cette planète. Et le tout sans se faire repérer par les humains ou des contrôleurs.
Le gamin avait de qui tenir, mais quand même ça restait impressionnant.
Mais bref. Le désastre était tel qu’il se murmurait que ce n’était plus qu’une question de temps avant que visser-3 ne soit rétrogradé et son hôte andalite confisquée. Il est vrai qu’il aurait été beaucoup plus logique que le chef de l’invasion prenne un hôte humain (tant que l’invasion devait rester secrète). Un hôte aussi exceptionnel avait sa place sur le champ de bataille et non comme outil d’intimidation pour des troupes désapprouvant de plus en plus leur visser.
Mais en attendant le jour merveilleux où le conseil remettrait ce psychopathe au pas, visser-3 restait aux commandes et était bien décidé à rétablir son autorité. Et ce n’était qu’un des nombreux ennuis qui avait suivi. Mais une seule chose me préoccupait vraiment : la faim. Jamais, même durant les pires sièges, je n’avais eu aussi faim. Et cela, alors qu’on était censés se trouver hors d’une zone de conflit (ce qui se voyait par le nombre important de civils et d’opportunistes qui contrairement à moi n’avait jamais vraiment connu la faim).
C’est simple, moi et les autres yeerk de mon rang étions désormais soumis à un régime qui était normalement réservé au pire criminelle. Recevoir tous les 3 jours une dose de kandrona suffisante pour prolonger la vie du yeerk, mais insuffisante pour lui permettre de réparer les dommages provoqués par la période de jeune. D’habitude, c’était une technique de torture qui permettait de faire lentement mourir de faim un yeerk (la peine capitale était si courante chez les yeerk qu’il avait fallu inventer une peine encore pire, pour les crimes les plus grave). Et tout cela pendant que le visser et ses proches pouvaient se gaver autant qu’il le voulait.
Même en sachant que dans deux jours tout serait fini et que je pourrais manger et me reposer autant que je le voulais, je n’aurais pas pu le supporter, si je n’avais pas découvert cette merveille qu’était le cinéma. Pouvoir pendant plusieurs heures, juste regarder de magnifiques lumières coordonnées avec la musique bouger sur un écran géant pendant que votre hôte ingurgitait à intervalle régulier de la malbouffe. Quel délice. À certains moments, j’arrivais presque à oublier que j’avais mal. À d’autres, j’arrivais presque à suivre le scénario du film.
Tom lui aussi était content de pouvoir avoir le contrôle, même s’il se plaignait qu’il commençait à en avoir marre de passer le peu de temps où il avait le contrôle assit sur une chaise à regarder le même film en boucle. Mais il le disait davantage pour la forme. Je m’attendais à ce qu’il m’aide à contrecœur pour se protéger lui et son frère. Mais je ne m’attendais pas à recevoir une compassion sincère. Même si tinté d’une joie sauvage en voyant les yeerks souffrirent et de quelque réflexion sur le moyen d’en profiter pour se libérer définitivement des yeerks (et donc de moi). Tient on dirait que les images sont différentes ? Pensais-je.
— (Tom, on s’est trompé de salle, ce n’est pas le bon film, laisse-moi reprendre le contrôle)
— (Le film n'a pas commencé. C’est un message d’appel au don pour le ‘séisme’ qui a ravagé la région)
Ah oui, un des nombreux autres ennuis qui ont suivi, c’est qu’il a bien fallu masquer la disparition soudaine des centaines de milliers de personnes de cette mini-guerre civil (dont la plupart étaient à des postes haut placés dans la police, l’armé, les médias, la politique ou la finance). On avait utilisé les vibrations provoquées par la bataille souterraine pour faire croire qu’un séisme avait eu lieu. Pour réussir à faire avaler ce mensonge aux humains tous les yeerk avait été mobilisé quasiment h24, ce qui n’avait fait qu’aggraver la fatigue due au manque de nourriture et donc les yeerk perdant le contrôle de leur hôte. Heureusement devant l’étendue du problème l’exécution systématique des yeerks et des hôtes posant problème a été stoppé. Dorénavant, ils sont mis dans des cages jusqu’à ce que le problème soit résolu, mais cela implique d’expliquer leur disparition temporaire à leurs proches.
Bref, je passais la moitié de moitié de mes journées à ‘aider les victimes du séisme’ avec l’association du partage au lieu d’aller en cours avec l’autorisation expresse de Mr Chapman (un contrôleur dont l’hôte fait partie des dirigeants du lycée de Tom) et l’autre moitié dans ce cinéma à voir des films en boucle. Et mes nuits étaient en grande partie consacrées à assurer des tours de garde sur une quelconque installation yeerk au cas où les andalites lanceraient une nouvelle attaque, car bien sûr qui a besoin de dormir ?
Et pour couronner le tout, il fallait rajouter la menace constante d’une nouvelle attaque du commando andalite qui était en train de rendre tout le monde dingue. Et plus particulièrement visser-3. Il savait qu’un échec supplémentaire aussi minime soit-il, signifierait la fin de sa carrière. Il était plongé dans une sorte de paranoïa. Il voyait des traîtres et des andalites dissimulés partout. Pour la première fois de son impressionnante carrière, visser-3 avait peur de ses adversaires.
Il faut dire que ses andalites faisait une utilisation particulièrement inventive (et contraire à leur code de l’honneur) de la technologie de morphe. Aux yeux des yeerks, la technologie de morphe tenait plus de la magie que de la science, mais du peu que l’on comprenait, elle leur permettait de stocker pendant deux heures maximum leur corps dans l’espace zéros et d’interagir avec notre dimension par l’intermédiaire d’un corps artificiel. En un mot, il pouvait à volonté se transformer en n’importe quel être vivant pendant deux heures. Et quand il revenait à leur état initial, toutes les blessures qu’on leur avait infligées disparaissaient. Par contre s’il dépassait les deux heures, il restait à jamais piégé dans leur transformation.
Ils pouvaient donc être n’importe quoi et surgir de n’importe où. Normalement ce n’est que l’une des nombreuses technologies dont les andalites disposaient pour nous pourrir la vie. À cause de leurs règles d'honneurs, d’habitude seuls les espions andalites l’utilisaient vraiment (enfin jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment acculés pour jeter leur stupide code d’honneur à la poubelle). Cependant combiné à des tactiques de guérillas, elle s’est révélé extrêmement efficace pour semer la terreur chez les yeerks.
Au bout de quelques minutes, le film commença enfin et je laissai Tom m’administrer à intervalle régulier ma dose de chocolat. Hum le chocolat. Je ne comprendrais jamais que les humains ne considèrent pas cela comme une drogue dure.
Au bout d’un temps indéfini le regard de Tom quitta l’écran. Je lui demandai, ce qu’il lui prenait quand je le vis admonester un enfant qui engloutissait à toute vitesse les tablettes de chocolat que Tom avait déposé sur le siège vide à côté de nous. Ce stock devait nous faire la journée entière et il en avait déjà fait disparaître le quart. Sans même y réfléchir, je repris le contrôle et entrepris de mettre à l’abri mon précieux butin, mais il résista.
— Mais tu vas lâcher oui !
— À moi, manger. Déclara la créature telle un zombie le visage recouvert des traces de ses précédents méfaits.
Tom ne pouvait s’empêcher de s’esclaffer devant ce visage qu’il trouvait aussi mignon que drôle. Mais moi, je ne voyais pas ce qu’il y avait de drôle.
— Pas question, c’est le mien. Criais-je avec une grande maturité avant de tirer plus fort sur la tablette qu’il tenait entre ses mains. Il répliqua et on en vint presque à se battre.
Les autres spectateurs se retournèrent inquiet et très vite nous fume le centre de l’attention.
— Axe qu’est-ce que tu fais ? Laisse-le. Excusez-nous Monsieur. Tom !!
— Marco. Répondis-je
Au moment où je montrai que je l’avais reconnu, le meilleur ami de Jack afficha un air terrifié qu’il n’aurait jamais adressé à Tom.
— (Alors comme ça, Jack n’en parlera à personne ?) Dis-je sarcastiquement à Tom.
— (Ne fais pas le surpris, tu t’en doutais depuis un moment. De toute façon, qu’est-ce que ça change ?)
— (Pas grand-chose) lui concédais-je.
Mes débats intérieurs furent interrompus par l’arrivée d’un Jack en sueur qui pâlit également en me reconnaissant. Il s’efforça de forcer ce curieux enfant à sortir du cinéma et d’arrêter de ramasser par terre des restes de pop-corn qui devait dater de la séance précédente, pendant que Marco déblatérait nerveusement un laïus auquel je ne fis pas attention. J’avais mal et je voulais juste être de nouveau seul.
— C’est bon, ce n'est que du chocolat. Mais faut que vous le nourrissiez votre copain.
Il s’en alla sans demander son reste et je me rassis pour le reste du film. J’attendais juste que Tom arrête de rigoler pour lui rendre le contrôle.
— (Il est vraiment bizarre ce gosse. D’ailleurs je ne devrais pas en rire, c’est probablement un autiste. À ton avis, c’était un garçon ou une fille ?)
— (Je ne sais pas, je n'ai pas vraiment fait gaffe.)
— (Un garçon, je dirais, mais il avait un air féminin. En fait, il ressemblait à un mélange entre Jack et ma cousine Rachelle. C’est dingue comment il leur ressemblait.)
Cette dernière remarque m’alerta et je repassai le souvenir pour avoir un portrait du garçon. Celons comment on le regardait, il affichait un visage différent. À un moment, on dirait un garçon et à d’autres, on aurait dit une fille. Et en permanence, il semblait un mélange entre Rachel, Marco et Jack. On aurait aussi dit qu’il y avait un peu de cette Cassie, mais je ne pouvais en être sûr, car Tom ne l’avais jamais beaucoup fréquenté donc les souvenirs de Tom la représentant était floue. Aussitôt, toutes les pièces du puzzle s’assemblèrent dans mon esprit et mon sang ne fit qu’un tour. Je sortis à toute vitesse du cinéma sous les cris d’un Tom qui ne comprenait pas d’où venait ma colère.
Je les repérai rapidement. Ils se trouvaient à quelques mètres de l’entrée du cinéma et tentaient d’éloigner le plus rapidement possible cet enfant étrange de la terrasse d’un restaurant sous le regard furieux des clients. Je me précipitai vers eux. Tom tenta de m’en empêcher, mais j’étais pris d’une force nouvelle que je ne pensais pas posséder et qui me faisait temporairement oublier ma faim. J’ attrapa violemment le bras des deux garçons par-derrière et les éloignai de force du garçon androgyne. Ils tentèrent de se dégager, mais je les tenais fermement.
— Hé lâche nous. Qu’est-ce qui te prend ? Me houspilla Jack.
— Toi, si tu tiens à la vie, je te conseille de la fermer et de venir avec moi. Lui répondis-je fermement.
Le monstre dévoreur de chocolat fit mine de s’approcher. Je me mis entre lui et les deux inconscients et ordonna :
— Et toi, le canasson dégénérer, ne fait pas un pas de plus. Ton frère a tué la moitié de mes sœurs de portée. T’éliminer serait un plaisir.
— (Mais qu’est-ce que tu racontes ? La faim t’a rendu fou ou quoi ?) S’offusqua Tom.
— (Ta gueule ! Il n’a aucun moyen de savoir qu’on est venu sans arme) pensant qu’il critiquait à juste titre la folie qu’un tel bluff représentait.
Le garçon me regarda avec un regard de mépris profond droit dans les yeux et j’entendis raisonner dans mon esprit :
— <Ils ne vont nulle part yeerk. Lâche-les immédiatement.>
— Et sinon, tu vas faire quoi ? Tu es seul et tu ne peux pas te transformer devant autant de gens. Et sous cette forme tu es aussi inoffensif qu’un yeerk qui vient de naître (surtout espérer qu’il ne sache pas que moi aussi, j’étais inoffensif)
— (Tu parles tout seul maintenant) s’inquiéta Tom.
— (Il est télépathe et me parle directement dans mon esprit) répondis-je rapidement à Tom
Cette réponse ne fit que confirmer ses craintes me concernant. Tant pis, j’avais d’autres chats à fouetter pour le moment.
Tout d’un coup, une autre voix raisonna dans ma tête :
— <Il n’est pas seul yeerk. Laisse les humains partir et on ne te fera aucun mal.>
Pour toute réponse, je me mis à rire afin de feindre une confiance dont j’étais totalement dépourvu. C’était un rire froid et cruel. Je ne sais pas si ça effrayait mes adversaires, mais cela réussi extrêmement bien sur Tom. Je prononçai alors sans prêter attention aux nombreuses personnes nous entourant :
— Dit à ta nounou que j’ai tuée suffisamment d’andalite pour savoir que si vous aviez pu me faire quoi que ce soit vous m’auriez déjà attaqué. Rajoute que quoi qu’ils tentent, j’aurais largement le temps de tirer sur le petit frère de leur regretter leader. S’il vous reste un tant soit peu de cet honneur dont vous vous vantez si souvent laissez-moi partir avec les deux humains. De toute façon, vous n’auriez jamais dû les impliquer là-dedans.
Sans attendre de réponse, je partis vers le parking en tenant derrière moi les deux avortons qui faisaient tout pour me ralentir et me lançais des protestations que je ne faisais même pas l’effort d’écouter.
Une fois assis dans la voiture, je me retournai vers le siège arrière où était assis ses deux nigauds et hurla :
— On peut savoir ce que vous foutiez ? Après tous les risques que j’ai pris pour vous. C’est comme ça que vous me remerciez ? Est-ce que vous savez au moins ce qui arrivera lorsque les autres yeerk apprendront que je suis le traître qui a permis aux andalites de détruire nos navettes ?
— Tu n’as pas fait ça par charité, mais parce que mon frère a accepté de ce sacrifier pour nous. Le seul à qui je dois quelque chose, c’est lui. Répondit Jack avec courage.
— Et à ton avis, il lui arrivera quoi à ton précieux frère lorsque vous vous ferez prendre ?
Il sembla vouloir répondre quelque chose, mais baissa la tête, les yeux remplis de culpabilité.
— Et toi le partenaire sexuel du nabot, tu as pensé à ton père ? Tu en as visiblement rien à foutre de mourir, mais il lui arriverait quoi à ton avis si juste après la mort de sa femme, il perdait son fils unique. Est-ce que tu y as seulement pensé ?
— Ben sûr que j’y ai pensé. Mais il faut bien que l’on fasse quelque chose. On ne peut pas laisser la terre se faire envahir. Si on perd, tous nos proches seront réduits en esclavage. Et jamais on ne laissera tomber Tom. Répondit Marco, en lançant un regard à Jack.
— C’est donc ça. Vous vous prenez pour des héros qui vont sauver la terre ? C’est ça que les andalites vous ont raconté pour vous convaincre de les aider ? J’ai une mauvaise nouvelle pour vous, la guerre, c'est comme dans vos films débiles. Sauf que les humains ne sont pas les personnages principaux de l’histoire, mais les grouillots qu’on voit en arrière-plan se faire dézinguer dans l’indifférence générale. Pour vous, il n’y a pas de happy-end à la fin. La meilleure chose qui puisse arriver aux humains, c’est que l’invasion soit un succès. Les haranguais-je avec hargne.
— T’espères sérieusement nous convaincre de soutenir l’invasion. Rétorqua Jack.
— Si nous réussissons l’invasion suffisamment rapidement, nous pourrons projeter la guerre sur la planète natale des andalites. Si nous échouons toutes nos lignes de défenses, seront enfoncés et cette planète sera réduite en cendres par les bombardements orbitaux des andalites.
— Les andalites ne feront jamais ça. Répondit Jack avec conviction.
— Bien sûr que si. La planète est déjà trop infectée pour qu’ils se risquent à un assaut terrestre. Qu’est-ce que tu pensais qu’ils allaient faire ? Passer un scanner à six milliards d’être humain en essayant d’esquiver les rayons Dracon. Après plus d’un siècle de guerre, ils sont aussi épuisés que nous. Même s’il le voulait, ils n’en auraient juste pas les moyens. Et jamais les cinglés génocidaires qui dirigent nos deux peuples n’accepteront de signer une paix.
— Tu te trompes les andalites ne sont pas comme les yeerk, ils sont (…). Tentât Jack, mais je l’interrompis.
— Arrête d’être aussi naïf et grandis un peu. Dans la réalité, il n’y a pas les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Il n’y a que des méchants et une masse de figurant qui lutte pour survivre au milieu de ce bordel.
— Espérer survivre pour connaître une éternité d’esclavage. Je crois que tu n’as pas bien saisi le concept d’espoir. Ironisa Marco.
— Ce n’est pas moi qui fais les règles. Dans quelques années, vous deviendrez des esclaves et vous devez l’accepter. Je sais que ça a l’air horrible comme destin. Et ça l’est. Mais il y a toujours un espoir un but à atteindre qui donne du sens au plus horrible des calvaires. Comme le dit un dicton yeerk : ‘La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie’
— Facile à dire lorsqu’on se destine à être le maître. Rétorqua Marco, encore une fois.
En entendant cela, je m’énervai de nouveau :
— Le maître ! Le maître de quoi ? Je suis soldat depuis ma naissance. Cette invasion n’est qu’une parenthèse. Une fois terminé dans le meilleur des cas, je serais renvoyé au front et je ne pourrais même plus respirer sans une autorisation signée en trois exemplaires par l’assistant de mon sous-visser. À moins que les andalites nous trouve et nous tue depuis l’orbite.
Je ne luis dit pas que le plus probable était qu’une fois l’invasion terminée, ils se fassent tous les deux infecter (comme le reste de l’humanité) et que les autres yeerk découvre ma trahison en fouillant leur mémoire. Je subirais alors une mort lente et douloureuse. À moins que je ne les tue tous les deux. Peut-être que se sera plus simple lorsqu’ils seront plus grands.
Je repris sur un ton plus doux :
— Moi, je n’ai pas eu d’enfance. J’étais deux fois plus jeune que vous lorsque j’ai tué pour la première fois. Jusqu’à ce que j’arrive sur cette planète, on ne m’a jamais laissé le choix de quoi que ce soit dans ma vie. Vous vous l’avez. Profitez-en tant que vous le pouvez encore. Laissez l’honneur et les grands idéaux aux andalites. Quelle que soit l’issue de cette guerre, aucun de nous ne fera partie du décor. En fait si les andalites gagne, il n’y aura même plus de décor. Tout ce que vous pouvez faire, c’est profiter du temps qu’il vous reste.
— Tu sais que j’ai connu des croque-morts plus joyeux que toi. Ça veut dire que tu ne nous emmènes pas faire une petite baignade ? Rajouta encore Marco.
Je me retournai et démarrai la voiture.
— Non, je vous ramène chez vous.
Ils poussèrent tous les deux un soupir de soulagement. Je rajoutai :
— Mais si vous avez un tant soit peu d’instinct de survie, vous ne vous approcherez plus à moins de 100 mètres d’une installation yeerk. D’ailleurs, avant que je ne vous interrompe qu’est-ce que vous aviez prévu de faire au QG ? Que les andalites veuillent tenter une attaque au moment où on est le plus vulnérable, je comprends, mais c’était quoi votre rôle dans cette histoire ?
— Rien du tout on a juste voulu montrer un film à Axe. Répondit Jack
— Axe ? C’est comme ça que tu appelles Aximili-Esgarrouth-Isthill? Il doit vraiment être désespéré pour accepter un tel manque de respect.
— Comment tu le connais ?
— Je ne le connais pas. Depuis l’incident du Veleek tous les yeerks de la planète savent que le petit frère du tueur de yeerk fait partie de ce petit groupe d’andalite très bizarre qui nous pourrit la vie depuis des mois.
— Pourquoi bizarre ?
— Si je réponds à vos questions, vous répondrez aux miennes.
— Ça dépend des questions.
— Parce qu’ils ne se comportent pas comme des andalites. Les andalites sont des brutes sans cervelle qui suivent un code de l’honneur très strict. Les stratégies de guérilla ce n’est pas leur style. Eux, ils foncent dans le tas en misant tout sur leur avance technologique pour s’en sortir. Sans compter qu’ils arrivent étonnamment bien à passer inaperçu au milieu des humains et connaissent extrêmement bien la faune locale. Au point que beaucoup se sont dit qu’il ne s’agissait pas d’andalite, mais d’humain. Cependant visser-3 a rejeté l’hypothèse d’office, car cela voudrait dire qu’il aurait échoué à maintenir le secret. C’était très malin de leur part de se servir d’humain. Pas du tout conforme à leurs lois, mais malin.
Maintenant à vous. Qu’est-ce que vous foutiez près de l’une des entrées secrètes du QG avec des soldats andalites, juste avant l’installation du nouveau générateur de Kandrona ? Vous n’allez pas me faire croire que c’était juste pour regarder un film ?
— Ben c’est-à-dire. Commença Jack avec gène.
— Mais bien sûr, les andalites sont des fans de star-trek c’est bien connu. Lançais-je avec sarcasme.
Un moment de silence suivi.
— Les andalites sont des fans de star-trek !? M’exclamais-je
— On voulait juste lui montrer ce qu’était un film. Répondit Jack.
— Vous avez pris le risque de vous faire prendre juste pour ça ?
— Alors oui dit comme ça à l’air idiot, mais sur le moment ça avait l’air sans danger.
— Comment avez-vous fait pour que les autres andalites valident cette connerie ? Ne me dites pas que ce sont des enfants eux aussi ? Demandais-je. Je ne savais pas, si j’espérais que la réponse soit oui ou non. D’un côté si c’était tous des enfants, alors ce serait plus facile de les attraper, mais d’un autre côté quelle humiliation se serait pour l’empire.
Ils se murèrent dans le silence et nous approchions de la maison de Marco. Je poussai un soupir. Maintenant, que nous étions loin du danger, mes forces m’abandonnaient peu à peu.
— Ça va, j’ai compris. Vous ne me direz rien et quoi que je dise, vous n’abandonnerez pas. Juste ne prenait pas de risque inutile et ne faites pas bêtement confiance aux andalites, juste parce qu’ils vous disent ce que vous voulez entendre et qu’au naturel leur apparence est plus ragoûtante que la nôtre. Ils ne font que se servir de vous et vous trahiront à la moindre occasion.
— Non. Axe est notre ami.
— Ha oui vraiment. Est-ce qu’il vous fait confiance ? Est-ce qu’il répond à vos questions ? Est-ce qu’il vous cache des informations importantes ? Si je me souviens bien, tu n’avais pas l’air au courant que la destruction du générateur de kandrona allait entraîner des milliers de morts humaines. Est-ce qu’ils ne vous auraient pas caché ce léger mini-détail, juste pour que vous acceptiez de les aider ?
Ils ne répondirent rien.
— S’il y a un point sur lequel les andalites et les yeerks sont d’accord, c’est sur la manière de traiter les espèces primitives comme la vôtre. Pour eux, vous êtes juste des êtres inférieurs. Des animaux dont ils peuvent disposer comme il leur plaît. Jamais ils ne vous traiteront en égaux. Et votre ‘ami’ ne fait pas exception.
Je m’arrêtais devant la porte de Marco. Les deux garçons descendirent. Je suppose que Jack n’avait pas envie de se retrouver seul avec moi. Je les laissai partir en espérant qu’il se maintiendrait loin des ennuis. Dès que je me retrouvai seul, la voie de Tom raisonna dans ma tête.
— (Bon alors, tu m’expliques ce qui se passe ?)
Ça allait être une longue conversation et je n’avais plus l’énergie.
— (Plus tard Tom, je suis fatigué. Tu sais conduire ?)
— (Évidemment, j’ai le permis, je te signale.)
— (Non, Temrash114 avait le permis. Toi, tu étais juste spectateur au moment où il l’a passé)
— (Avant mon infestation, j’ai souvent conduit la voiture de ma mère en secret pour aller chez Cindy)
— (Elle aussi, c’est ton ex ? Est-ce qu’il y a une seule fille de cette ville que tu ne t’es pas tapée)
— (Arrête, il ne s’est rien passé entre nous. J’étais juste un ami pour elle. La seule avec qui ça a collé m’a enfoncé la tête dans la piscine yeerk. Qui aurais cru que la star de l’équipe de basket local serait un tel loser avec les filles.)
— (Tu n’es pas un loser. C’est juste que tu as été infesté très jeune. Trop jeune pour vivre des histoires sérieuses. Normalement, on évite d’infester des hôtes non-matures. Et pas seulement parce que le niveau d’hormone élevé est … perturbant)
Je lui fis un câlin mental et me déconnectai totalement de son esprit, le laissant alors totalement libre de ses mouvements sans que je ne puisse intervenir. Je ne lui avais laissé un tel contrôle qu’une fois. C’était quelques jours après qu’il soit devenu mon hôte. Âpres le désastre qu’avait été cette première fois, je mettais jurer de ne plus jamais recommencer (même dans des endroits sûrs). Depuis, j’avais toujours maintenu un niveau minimum de connexion et m’était tenue prêt à reprendre le contrôle total à chaque instant. Mais là, j’étais trop fatigué pour faire autrement.
Je passai ainsi quelques minutes seules dans le noir à tenter de m’endormir malgré la douleur. Mais au fin fond de ma retraite, je perçus des hormones liées à un état dépressif. Au prix d’un effort élevé, je me reconnectai immédiatement (cet hôte allait finir par me tuer).
— (Quelque chose ne va pas ?) demandais-je inquiet.
— (Non rien tout va bien. Repose-toi. Je vais renter sagement à la maison comme un bon esclave bien obéissant.)
— (Tu ne vas pas de nouveau tenter de te suicider ?)
— (Quoi bien sûr que non. Je vais beaucoup mieux maintenant. Grâce à toi) rajoutât t’il timidement. (Et je t’ai déjà dit que je ne voulais plus en reparler)
— (Tom, je vois bien que quelque chose te perturbe.)
— (Ce n’est rien vraiment. C’est juste…. Je repensais à cette fille. C’était sa première fois aussi. En tout cas c’est ce que m’a dit son yeerk. Maintenant, que je sais qu’elle était infectée, j’ai l’impression de l’avoir violé) Bégaya-t-il.
— (Tu ne pouvais pas savoir. Ce n’était pas de ta faute.)
— (Ça ne change rien. Pourquoi elle a fait ça ? Je veux dire pourquoi son yeerk a fait ça ? Je croyais que vous ne vouliez pas infester des personnes aussi jeunes ou sans pouvoir. En tout cas pas pour le moment)
Après quelque hésitation, je répondis :
— (Je ne sais pas. Peut-être que son hôte en avait envie et qu’il voulait lui faire plaisir.)
— (Thévenin tu es dans ma tête. Contrairement à toi, je ne peux pas lire tes pensées, mais je sens quand tu me mens. Et j’ai assez d’expérience pour savoir que les yeerks voulant faire plaisir à leur hôte sont ultras-minoritaires)
Je lui répondis plus honnêtement.
— (Je ne peux que supposer, mais si tu avais continué le basket, tu serais sans doute devenue une star connus dans tout le pays. Si ça avait été le cas, tu aurais été une recrue de choix et le yeerk responsable de ton infestation aurait reçus une récompense. Peut-être même une promotion. Mais après ta petite escapade, ils ont dû t’infester en urgence et tu as hérité d’un yeerk qui n’avait aucune intention de perdre son temps à mettre des ballons dans un panier.)
Il y’avait une autre question qui lui brûlait les lèvres, mais qu’il n’osait pas poser. Mais elle l’obsédait tant que je n’eus même pas à faire le moindre effort pour la lire dans ses pensées.
— (Lorsque la piscine fonctionnera de nouveau, j’essaierais de parler à son yeerk. Mais ne te fais pas d’illusion. Je ne vois pas comment je pourrais le convaincre d’arrêter d’utiliser une méthode de recrutement aussi efficace. Avec ce corps, il n’a pas vraiment d’autre atout à utiliser pour tenter d’obtenir une promotion. Et si je suis trop insistant, il n’hésitera pas à me dénoncer pour sympathie)