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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2024

Suite de Harry Dursley.

L’histoire d’Harry Dursley s’est terminé, mais une interrogation m’obsède : Qu’y a-t-il de l’autre côté du voile ? Cette dernière aventure permettra d’y répondre.

Depuis que j’ai découvert Underverse , je voulais écrire une histoire similaire, mais pour l’univers de Harry Potter. C’est-à-dire une histoire où les fanfic d’Harry Potter serait des univers parallèles. Une histoire où les archétypes d’Harry Potter les plus courant devrait se réunir pour vaincre un ennemi commun qui menacerait l’ensemble des mondes. Je ne peux pas en dire plus pour ne pas spoiler.

Le problème c’est que je suis lent et qu’entre le moment où j’ai eu cette idée et sa réalisation le multivers est devenu à la mode et on en a bouffé à toutes les sauces au point d’en faire une indigestion. C’est dommage que mon histoire arrive dans ce contexte mais d’un autre côté je ne crois pas avoir lu beaucoup de multivers Harry Potter donc ça reste quand même orignal (enfin j’espère car depuis que j’ai commencé à écrire je lis beaucoup moins de fanfic)

Famille d’accueil

Il se trouvait dans une grande salle blanche remplie de vide semblable à une cathédrale qui aurait dû être un endroit grandiose si les murs n’avaient pas été envahis de ronce noire qui semblait se répandre telles des fissures. De toute évidence, il n’était jamais venu ici et pourtant l’endroit lui semblait familier. Il se demanda vaguement comment il avait atterri ici, mais cette pensée fut chassée par la sensation subite que quelque chose n’allait pas. Il se retourna et Dark-Harry tomba nez à nez avec un jeune homme d’une trentaine d’années à la peau pâle et au trait aristocratique. Celui-ci aurait été extrêmement séduisant si ses yeux n’avaient pas été injectés de sang.

En temps normal Dark-Harry aurait fui l’homme ou a défauts aurait tout fait pour qu’il ne le remarque pas, car il savait qu’il n’y avait rien d’autre à attendre des adultes que des questions gênantes, des regards mauvais ou des injonctions contradictoires ou des remontrances pour il ne savait quel détail sans importance qui n’était pas de son fait comme la saleté de ses vêtements trop grands et plein de trou. Mais là, il se sentait étrangement confiant. Il se sentait comme totalement maître des lieux et quelque chose lui hurlait que l’homme n’aurait pas dû être ici et qu’il devait le chasser.

— Qui êtes-vous ?

Mais l’homme l’ignora, trop occupé qu’il était à caresser tout doucement une chose dans le creux de ses bras.

— Voilà une chose que je ne m’attendais pas à trouver en ses lieux. Je ne sais pas encore si je suis en colère que tu me l’aies volé ou reconnaissant de l’avoir protégé. Si tu tiens à la vie, laisse-moi profiter de ses retrouvailles le temps que je tranche entre ses deux options.

En temps normal, ses menaces l’auraient fait reculer, mais pour une curieuse raison, il était persuadé que l’homme ne pourrait rien lui faire, alors il s’avança pour tenter de voir ce qu’il tenait. Mais il était trop petit. Aussitôt qu’il eut cette pensée, il s’envola. Une fois remis de sa surprise, il regarda la chose et ses yeux le brûlèrent de douleur. Blotti dans les bras de l’homme, se tenait un nourrisson monstrueux. C’était la chose le bébé le plus moche qu’il n’ait jamais vu. Sa peau était recouverte d’écaille blanchâtre, son corps squelettique semblait dépourvu de toute rondeur et son nez se résumait à deux fentes qui achevaient de lui donner un air reptilien. Harry hurla d’une terreur telle qu’il n’en avait jamais ressenti. Plus grande même que celle qu’il avait ressentie lors de sa première nuit, dans le placard persuadé que chaque ombre qui bougeait cachait un monstre qui allait bientôt le dévorer. La créature sembla alors le remarquer et planta ses immenses yeux rouges dans les siens. Au moment où leurs regards se croisèrent sa cicatrice explosa douleur et il se réveilla en sursaut couvert de sueur et la bouche remplit du goût du sang. Par un réflexe durement acquis chez les Dursley, il s’était mordu la langue plutôt que de hurler suite à ce cauchemar.

Il regarda autour de lui complètement perdu. Il était dans un vaste espace totalement inconnu bien loin de son placard. Son premier réflexe fut d’appeler son sosie à l’aide, mais il se rendit alors compte qu’il ne connaissait même pas son nom.

Durant les deux jours qu’ils avaient passés ensemble, il avait pourvu au moindre de ses envies sans même qu’il le demande. Parfois même à certaines qu’il ne savait pas désirer (ou qu’il refusait de s’avouer). Comme s’il lisait dans ses pensées. Étant donné les vastes pouvoirs dont son sosie disposait ce n’était pas une éventualité à exclure, mais pour une raison qui lui échappait, il ne pensait pas que son sosie lui aurait fait ça.

Il ressentit alors une énorme tristesse en se rendant compte qu’une fois de plus, il devrait affronter ses angoisses tout seul. Le plus silencieusement possible (précaution inutile étant donné les ronflements provenant de Ron), il sortit du lit que le père de Ron avait métamorphosé d’un coup de baguette magique à partir d’un des hideux poster orange des Canons de Chudley qui ornaient les murs de la petite chambre qu’il devait maintenant partager avec le rouquin. Celui-ci n’avait pas semblé ravi de devoir partager sa chambre avec lui. Et bien que les lieux représentaient un progrès certain par rapport à son placard, lui non plus.

Pas parce qu’il avait détesté le rouquin dès le premier regard, ni même parce qu’il craignait le moment, où loin du regard des adultes, Ron s’en prendrait à lui. Les Dursley ne lui avaient appris que 4 choses : faire la cuisine, passer la tondeuse, nettoyer n’importe quelle tache ou saleté dans une maison et que les gens comme lui n’avait rien d’autre à attendre que de la violence du monde extérieur. En-dehors des membres d’une même famille la vie était une vaste compétition pour le pouvoir où les faibles comme lui ne pouvait que se résigner à accepter leur sort en priant qu’un miracle ne renverse le rapport de force. Il était donc persuadé que tôt ou tard Ron s’en prendrait à lui pour se venger qu’il ait envahi son espace personnel, pour lui refiler ses corvées ou tout simplement pour se défouler (cette dernière était la raison principale pour laquelle ses harceleuses, menées par Dudley, s’en prenaient à lui).

Non, la vraie raison est qu’il aurait voulu être avec son sosie. Dark-Harry ne comprenait pas pourquoi il réagissait comme ça avec lui. Il savait qu’il ne devait compter sur personne (d’autant plus sur une personne qu’il connaissait depuis aussi peu longtemps). Il savait qu’il finirait probablement le cœur brisé une fois de plus. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Peut-être lui avait-il jeté un sort pour le manipuler. Si c’était le cas, il avait sacrément bien réussi son envoûtement, car cette conclusion pourtant parfaitement logique lui paraissait invraisemblable.

En continuant à penser à ce qui était arrivé après que son sosie se soit évanoui, il se rapprocha de la fenêtre puis appuya sa cicatrice contre le verre froid de la vitre pour tenter d’en apaiser la douleur. Il était sûr que son sosie aurait réglé le problème avec sa cicatrice d’un simple sort. Puis il l’aurait pris dans ses bras pour le consoler de son cauchemar et serait resté à ses côtés jusqu’à ce qu’il se rendorme.

Mais il était inutile de regretter ce qui n’arriverait jamais. Malgré ses suppliques (et celle du directeur de Poudlard) les Weasley avaient refusé qu’il suive son sosie lorsqu’il l’avait livré à ce Dumbledore en disant que c’était pour son bien, car il ne pouvait pas le soigner (qu’elle blague, ce sont des sorciers oui ou non). Il était donc maintenant prisonnier de cette étrange famille, alors que son double était entre les mains de ce Dumbledore et lui faisait subir, il ne savait quoi. Il devrait donc affronter seul cette étrange douleur en espérant qu’elle parte tout seul et que ce n’était pas grave. Les quelques gouttes de sang qui continuaient à s’échapper sporadiquement de sa cicatrice l’angoissaient, mais il était habitué à vivre dans la peur et quelles que soient les difficultés, il était déterminé à survivre pour obtenir un jour le moyen de se venger de tous ceux qui lui avaient fait du mal.

Pour se calmer, il regarda la campagne anglaise à travers les carreaux de fenêtre magiquement enchantée pour ne pas s’ouvrir. La première chose qu’il avait faite dès que les Weasley avaient eu le dos tourné était de vérifier ses potentiels issus et cachettes et avait alors pu constater que contrairement à ce qu’il prétendait, il était bien prisonnier.

Un prisonnier bien traité cela dit. Il devait reconnaître que les Weasley avait tout fait pour le mettre à l’aise. Cependant, il ne savait pas comment répondre à leurs attentions et encore moins aux tentatives de Molly Weasley de le materner. Devait-il se laisser faire pour ne pas risquer de lui déplaire ou la repousser sous peine pour ne pas s’attirer la jalousie des autres enfants Weasley. Ses derniers n’ont pour le moment pas semblé agressif, mais il savait que cela ne durerait pas. Maintenant, qu’il était seul dans ce lieu inconnu, il devait se montrer particulièrement prudent et avait donc appliqué au maximum tout son entraînement pour paraître invisible et était resté au maximum silencieux les yeux baissés en ne répondant le plus succinctement et neutrement possible à l’avalanche de questions dont il avait été victime.

Malheureusement, cela n’avait pas suffi et semblait avoir au contraire augmenté leur curiosité à son encontre. Et cela ne s’était pas arrangé quand deux autres grands frère de Ron : Charlie et Percy étaient revenus au Terrier (apparemment il était parti chez des amis du nom des Tonks) et que leurs petits frères s’étaient précipité pour leur expliquer les événements avec beaucoup d’excitation (et de mensonge de la part des jumeaux).

Il avait cru qu’il serait enfin tranquille lorsque les parents leur avaient ordonné de le laisser tranquille et de passer à table, mais même s’il avait fait semblant de se désintéresser de lui, le repas s’était passé dans un bruit et un chahutage constant qui le faisait sursauter toutes les 5 minutes.

Bref, il avait été mal à l’aise et sur les nerfs toute la soirée et la journée du lendemain ne s’annonçait pas meilleur. La seule chose qui lui redonnait de l’espoir, c’est que son sosie serait sans doute guéri et qu’il ferait tout pour venir le libérer. Du moi c’est ce qu’il l’espérait. Peut-être penserait-il qu’il était plus en sécurité chez les Weasley. Peut-être croirait-il qu’il l’avait abandonné en ne le voyant pas à son chevet. Ou peut-être en aurait-il tout simplement marre de lui et déciderait de l’abandonner. Non, il avait été très clair là-dessus et l’homme, ou plutôt l’ado, semblait sincère.

Par nécessité Harry avait développé très jeune une capacité à lire les émotions des autres. Il ne savait pas toujours comment, mais il arrivait presque toujours à savoir lorsque Dudley lui mentait pour l’attirer dans un piège ou si Vernon était en colère lorsqu’il rentrait du travail. Cela ne suffisait pas toujours à lui éviter les coups, mais cette capacité lui avait sauvé la mise à de nombreuses reprises. La plupart du temps, cette capacité était inefficace sur son double. Lors de leur première rencontre lorsqu’il avait plongé dans ses yeux pour tenter de savoir ce qu’il allait lui faire, il n’avait vu qu’une barrière de flamme infranchissable. Mais à certains moments (en général, lorsqu’il était seul tous les deux), ses défenses se baissaient et Dark-Harry avait ressenti qu’il ne lui mentait pas.

Il retira sa tête du carreau et regarda l’heure sur une pendule. Il était presque 6 heures du matin et le soleil n’allait pas tarder à se lever. Sa cicatrice ne lui faisait plus mal, mais il n’avait pas envie de retourner se coucher. Il décida de quitter discrètement sa chambre et d’aller explorer la grande maison. L’endroit était fascinant. Chaque recoin, chaque objet semblait littéralement déborder de magie. Que ce soient les bruits de la goule du grenier qu’il entendait parfois, l’horloge qui indiquait en permanence la position ou l’état de santé des membres de la famille, l’agencement des pièces qui défiait les lois de la physique, les photos qui bougeaient, les armoires plus grandes à l’intérieur qu’à l’extérieur, les étagères remplient de fiole de potion au nom étrange tout criait qu’il était rentré dans un autre monde où l’absurde et le bizarre étaient la norme. Un monde merveilleux auquel les Dursley n’auraient jamais accès et dont il ne laisserait personne le priver (pas même ce Dumbledore)

Mais s’il était honnête avec lui-même, ce qui le fascinait le plus c’étaient les multiples traces d’une vie de famille idyllique telle que la vantaient les émissions télé idiotes devant lesquelles les Dursley s’abrutissaient toute la journée et dont le son lui parvenait à travers les murs de son placard. En effet, chaque pièce était remplie des photos des enfants et de leurs parents souriant, de dessin, de jouet abandonné çà et là, de marque de leur croissance. Bref de tout un désordre qui trahissait une vie qu’Harry n’aurait jamais pu pouvoir exister en vrai depuis le placard poussiéreux de la demeure aseptisé des Dursley. Autrefois, il avait rêvé de faire partie d’une famille comme celle-ci. Mais il savait que c’était impossible et se résigna.

Afin de se changer les idées et s’attirer les bonnes faveurs de ses hôtes, il décida de préparer le petit-déjeuner. Il était d’autant plus motivé qu’il était persuadé qu’encore une fois, il le laisserait manger avec eux. Même s’il était mal à l’aise en leur présence, il appréciait qu’il fasse l’effort de l’admettre à leur table, alors qu’il n’était qu’un intrus et qu’ils auraient très bien pu comme les Dursley lui demander de manger rapidement quelques restes dans un coin (sans compter qu’il était devenu rapidement accro au concept de trois repas par jour).

Au bout de deux heures, une délicieuse odeur s’échappait de la cuisine.

— Qu’est-ce que tu fais ? Descends tout de suite, c’est dangereux. Lui ordonna la voix paniquée de Molly Weasley dans son dos. Son cœur battit à 100 à l’heure et il descendit précipitamment de la chaise sur laquelle il était monté pour pouvoir atteindre la cuisinière. Il baissa les yeux et marmonna :

— Je faisais des crêpes.

Sans perdre une minute Molly Weasley éteignit le feu en dessous de la poêle d’un coup de baguette magique

— Ça ne va pas la tête ! Tu aurais pu mettre le feu. Ou te blesser. Le réprimanda Molly Weasley. Elle avait beau être encore en pantoufle et en robe de chambre, il se dégageait d’elle une impression d’autorité incontestable.

Il y a longtemps lorsque tante Pétunia lui reprochait sans raison d’être stupide, maladroit et d’être un danger pour sa famille, Dark-Harry s’insurgeait. Encore aujourd’hui, il aurait eu envie de dire qu’il préparait le petit-déjeuner ainsi tous les jours depuis des années et qu’il n’y avait aucun risque. Mais il savait que cela ne ferait qu’empirer les choses, alors il se contentât d’attendre le coup en serrant les dents.

— Oh, je te préviens n’espère pas m’amadouer. J’ai eu 7 enfants qui ont essayé avant toi. C’est grave ce que tu as fait. Ta tante ne t’a donc pas appris à ne pas jouer avec le feu ?

Dark-Harry fut abasourdi par cette demande, mais n’en montra rien et se contenta de nier de la tête en silence. Molly, elle ne cacha pas sa surprise. Son premier réflexe aurait été de le traiter de menteur, mais son mutisme et la manière obsessionnelle qu’il avait de fixer le sol, la mettait mal à l’aise. Quoi qu’elle en dise, elle n’avait jamais vraiment résisté aux airs de chien battu de ses enfants (à part celui des jumeaux qui en avaient vraiment trop abusé).

— Et bien elle aurait dû. Imagine que tu es fait un faux mouvement. Tu serais tombé et la poêle se serait renversée sur toi.

— Désolé madame. Je ferais plus attention à ne rien abîmer la prochaine fois. Répondit Harry qui pensait que le problème était qu’elle avait eu peur pour son mobilier.

— La prochaine fois ? Quelle prochaine fois ? Écoute-moi bien, tu ne touches à rien dans cette cuisine sans mon autorisation et la supervisons d’un adulte ou de Percy.

— Oui madame. Répondit-il avant de continuer à s’enfoncer dans son silence.

— Ce n’est pas si grave et appelle-moi Molly, d’accord. Promets-moi juste de ne pas recommencer.

— Oui madame Molly.

Elle sourit en entendant sa réponse, mais ne releva pas, à la place, elle examina son travail :

— Merlin, mais tu as fait la cuisine pour un régiment.

Il s’était contenté de faire pour chacun des Weasley, le repas que Vernon et Dudley ingurgitait chaque dimanche matin, mais restait stoïque en se demandant quand elle se déciderait enfin à le punir, qu’il puisse passer à autre chose.

— Ça a l’air délicieux, mais il ne fallait pas. Tu es notre invité. D’ailleurs comment ça se fait que tu ne dors pas. Ce sont les ronflements de Ron qui te gène ?

— Non, non. Répondit précipitamment Harry par peur d’envenimer les choses avec Ron.

— Tu es sûr qu’il n’y a aucun problème avec Ron. On peut te mettre ailleurs si tu veux. Demanda Molly méfiante.

— Non, je n'avais juste pas envie de dormir. J’ai l’habitude de me lever tôt et de préparer le petit-déjeuner pour mes cousins.

— Vraiment !? C’est très gentil mon poussin. Mais la prochaine fois attend que je sois levé pour faire quoi que ce soit. Et si tu as faim, tu peux prendre un biscuit ou un fruit dans le placard de la cuisine. Ou un verre de lait. Mais ne touche plus à la cuisinière d’accord.

— D’accord Madame… Molly.

oOoOoOoOo

Après cette réponse gênée, Molly l’envoya jouer dans le salon, pendant qu’elle se mettait au travail. Ou plutôt qu’elle inspectait d’un œil critique celui de l’étrange garçon. D’une certaine manière, elle trouva agréable de ne pas avoir à faire la cuisine ce jour-là. En fait le gamin en avait fait assez pour qu’elle puisse se passer de faire le petit-déjeuner et le goûter pendant deux jours. Et en plus, elle découvrit qu’il en avait profité pour faire la vaisselle et nettoyer une partie de la cuisine, si bien que pour la première fois depuis des années, elle se trouva désœuvrée.

Ce constat bien loin de la soulager ne fit que l’inquiéter davantage. Quel genre d’enfant d’à peine 10 ans se levait en pleine nuit pour faire le ménage ?

Bien sûr, même si elle soutenait la décision de son mari de garder temporairement l’enfant loin de Dumbledore, elle ne croyait pas les insinuations de ce mystérieux sorcier qui avait tenté de se faire passer pour Harry Potter. À la place, elle se demanda ce que le mystérieux sorcier noir lui avait fait subir durant les plus de 24 heures où il avait été à sa merci.

Elle frissonna, rien qu’en pensant à cette aura si proche de celle de Voldemort qu’elle avait ressenti lorsqu’il avait perdu le contrôle de sa magie. Quoi qu’il dise ou fasse, il ne pouvait être qu’une menace. Qu’il soit contre Voldemort ne voulait pas dire qu’il était dans leurs camps.

Il restait tout de même le fait indéniable qu’il lui avait sauvé la vie sur le chemin de traverse. À elle et à deux de ses enfants. Elle avait donc une dette envers lui. Mais elle ferait en sorte de la payer sans que ses enfants ne soient de nouveau mis en sa présence.

Elle décida de mettre à profit ce temps libre inespéré pour se rapprocher de l’enfant. À sa grande surprise, elle le trouva dans le salon en train de lire un manuel scolaire bien trop avancé pour son âge. Ou plutôt le nez collé à la page en train de tenter de le déchiffrer. Elle sourit en se disant qu’il était mignon ainsi et qu’il lui faisait penser à Percy. Elle savait qu’elle ne devrait pas avoir de chouchou, mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir une préférence pour son troisième si curieux, si calme, si studieux (surtout en comparaison des jumeaux).

Elle s’approcha de lui dans son dos afin de voir par-dessus son épaule quel passage il lisait, mais il se braqua immédiatement et referma précipitamment le livre avant qu’elle ne puisse voir quoi que ce soit, comme s’il avait fait quelque chose de mal. Malgré ce mauvais départ, elle tenta d’engager la conversation en ignorant son instinct forgé par des années à s’occuper des jumeaux qui lui intimait d’examiner se livre sous toutes les coutures pour comprendre quel mauvais coup il préparait. Cependant, il persista à lui répondre par des sourires crispés et des phrases monosyllabiques, ce qui finit à la longue par la mettre terriblement, mal à l’aise. C’est donc avec un certain soulagement qu’elle accueillit Ginny qui venait de se réveiller pour lui proposer un moment privilégié entre filles avant la tempête qui suivrait le réveil des garçons

Le reste de la journée se passa sans accroc notable. Le repas fut tout aussi animé que la veille et si ses enfants furent tout d’abord déçus de ne pas trouver leur petit-déjeuner habituel, ils couvrirent Harry déloge dès les premiers bouchés. Même son mari, qui avait prévu de se contenter d’avaler un café en coupe-vent avant de se rendre au ministère (puis à Poudlard pour s’assurer que Dumbledore s’était bien assuré qu’il n’y avait pas de problème avec les Dursley avant d’y renvoyer Harry et d'assister à une première réunion de l’ordre ressusciter au sujet du retour de Voldemort), s’arrêta quelques minutes pour engloutir quelques crêpes. Molly se serait vexé si elle n’avait pas elle-même été occupée à engloutir plus que sa part de crêpe.

Puis comme d’habitude durant la matinée, ses enfants s’éparpillèrent dans la maison pour faire leurs corvées ou jouer à divers jeux en petit groupe. Ron et Ginny d’un côté, les jumeaux de l’autre et Percy l’aidant à surveiller en peu le tout. Tout sauf Harry qui restât tout seul dans un coin pour reprendre sa tentative de lecture, remarqua Molly avec un temps de retard. Cette fois, elle prit soin de s’avancer bruyamment devant lui pour ne pas le surprendre et lui demander :

— Pourquoi tu ne vas pas t’amuser dehors avec les autres. Je suis sûr que Ron adorerait avoir un compagnon de son âge pour jouer avec lui.

— Il a Ginny.

— C’est ce que je me tue à lui répéter, mais ne lui répète surtout pas. Dit-elle, avant de lui confier avec un air de conspiratrice :

— Il a raison de dire qu’une petite sœur ce n’est pas pareil. Je suis sûr que vous entendrez très bien. D’ailleurs, ensemble, vous seriez assez nombreux pour aller jouer au Quidditch. Lui proposa-t-il en espérant que la tentation serait plus forte que la timidité maladive, dont il faisait preuve depuis son arrivée chez eux ?

— Le Quidditch, c’est ce sport où on vole sur des balais représentés sur les posters de la chambre de Ron ? Demanda Harry en palissant à l’idée de quitter de nouveau le sol avec juste un morceau de bois pour l’empêcher de tomber.

Comprenant qu’elle ne parviendrait pas à ses fins par ce biais, elle changea d’angle :

— Tu veux que je t’aide à lire ?

— Non, c'est bon madame.

— Molly, voyons.

— Madame Molly, s’empressa-t-il de corriger avec une petite peur.

— C’est bon, je ne suis pas en colère. Enlève juste le ‘madame’. Je suis trop jeune pour ça. Et je n’accepte aucune objection. Tant qu’aucun de mes fils n’a d’enfant, je peux encore vivre dans le déni. Après tout, il faut bien qu’il y ait des avantages à ce que mes fils soient tous des aventuriers plus attirés par l’autre bout du monde que par les charmes d’en vie de familles.

Comme d’habitude, l’enfant sembla ne pas réagir à sa boutade et se contenta de baisser les yeux, puis de reprendre sa lecture mal à l’aise.

— Pourquoi tu te penches autant sur tes livres.

— J’ai une mauvaise vue.

— Comment ça ? Tes lunettes ne sont plus adaptées. C’est quand la dernière fois que tu as vu un occumage ?

Seul un silence gêné lui répondit.

— Ou l’équivalent chez les moldus.

— Je ne sais pas ce que c’est. Répondit-il avec une gêne évidente.

— Le médico… le docteur qui t’a examiné les yeux.

— Je n’en ai jamais vu.

— Bien sûr que si. Sinon comment tu aurais eu tes lunettes. Tu ne te souviens pas d’un homme ou d’une femme en blouse blanche qui t’ait fait lire des lettres des plus en plus petites. Dit moly d’un air désespéré

— Il y a l’infirmière scolaire il y a 4 ans. Après Tante Pétunia a été convoqué par ma maîtresse et le soir elle m’a donnée ses lunettes, en me disant d’y faire attention ou je serais puni.

Cette réponse choqua Molly. Cela dut se voir, car l’enfant la regarda de nouveau d’un air inquiet.

— Ça va, tout va bien. Va jouer dehors ou va aider les jumeaux à degnomer le jardin. Lui demanda t’elle sans penser au fait qu’il s’agissait d’une punition pour leur petite escapade d’hier qui avait failli tourner au tragique. Cependant, cette fois, il ne se fit pas prier. Avant qu’il ne s'en aille, elle remarqua pour la première fois que ses lunettes étaient légèrement abîmées :

— Reparo ! Dit-elle machinalement.

Incrédule, il s’arrêta pour examiner ses verres.

— C'est mieux comme ça.

— Merci Ma… Molly. Répondit-il avec un sourire avant de partir comme s’il avait le diable aux trousses.

Elle passa le reste de la matinée à vaquer à ses occupations en tentant de se persuader que c’était peut-être normal pour des moldus. Ou que l’enfant ne se souvenait juste plus avoir été régulièrement chez l’équivalent moldu d’un occlumage. L’invective de sa tante par contre n’éveilla chez elle aucune méfiance tant elle était habituée à devoir faire preuve d’autorité pour empêcher son armée de lions déchaînés de détruire la maison. Même si elle n’avait pas été à l’école en même temps que James Potter, durant son bref passage dans l’ordre elle en avait entendu de belle sur sa scolarité et cela ne l’aurait pas étonné que son fils soit un vrai casse-cou. Même si cette interprétation collait mal avec la manière dont l’enfant se comportait depuis son arrivée.

Puis midi arriva et à son grand regret Arthur ne revint même pas déjeuner alors qu’on était dimanche. Elle pria pour que ce ne soit pas mauvais signe, pour que Voldemort n’ait pas lancé une autre attaque et que son mari ne se soit pas retrouvé au milieu. Ses enfants encore inconscients du danger malgré leur mésaventure d’hier, mangeaient aussi bruyamment que d’habitude (quoiqu’avec moins d’appétit après le copieux petit déjeuner qu’Harry leur avait préparé). Cette ambiance joyeuse aida Molly à se débarrasser de ses soucis.

De plus, elle remarqua que même s’il interagissait peu avec les autres et que Ron lui envoyait des regards noirs, le petit Harry semblait plus et s’être rapproché des jumeaux. Cela conforta Molly dans son opinion que l’enfant était juste secoué (voire traumatisé), par les événements qu’il avait vécus aux mains de ce mage noir (et dont il n’avait toujours pas la moindre idée de la nature). Cela ne pouvait pas être autre chose. Dumbledore n’aurait jamais laissé autre chose se produire. N’est-ce pas ?

Cependant, une fois sortit de table au lieu de suivre les jumeaux, dans il ne savait qu’elle bêtise ou de tenter de se rabibocher avec Ron (qui avait probablement encore été victime d’une des farces des jumeaux auxquels Harry avait dû participer), il resta près d’elle comme pour lui parler. Elle s’attendait au moment aussi inévitable que redouté (qu’elle avait néanmoins momentanément oublié) où il lui demanderait où étaient ses parents adoptifs et quand est-ce qu’il pourrait les revoir. C’est donc avec surprise qu’elle accueillit sa vraie question :

— Est-ce que je pourrais aller voir l’autre Harry ? Est-ce qu’il va bien ?

oOoOoOoOo

Molly Weasley ne savait pas comment elle s’était laissé convaincre de quitter l’abri des puissantes protections du Terrier. Le ruisseau n’était pas loin certes, mais à cet endroit les protections étaient bien moins puissantes. Elle se rassura en se disant que Voldemort n’avait aucun moyen de savoir que sa Némésis se trouvait ici et aucune autre raison de s’en prendre à ce coin perdu de campagne anglaise. La communauté magique qui vivait au sein du village n’était pas si nombreuse et répartit sur une vaste étendue. De toute façon d’après la conversation qu’il avait eue en urgence avec Dumbledore hier, Voldemort allait probablement se montrer discret dans les jours qui viennent afin de regagner des forces.

Et puis c’était sans doute l’une des dernières occasions qu’il aurait de s’amuser avant que la guerre ne reprenne. Et puis ses enfants avaient raison de se plaindre que même avec les sorts de climatisation, il faisait ‘chaud à en crever’ au Terrier. Néanmoins, elle avait tenu à les accompagner et se tenait sur le qui-vive, prêt à en découdre un sort offensif sur le bout des lèvres et sa baguette fermement serrée contre elle.

C’est donc dans un vacarme épouvantable qui aurait fait fuir le plus cruel des mangemorts qu’ils marchèrent en groupe vers le ruisseau près du terrier où ils avaient l’habitude de se baigner avec sous le bras toute sorte d’objet de plages. Au bout d’à peine 10 minutes, ils arrivèrent en vue de la petite clairière bordée d’un ruisseau avec un promontoire qui leur servait de plongeoir. L’endroit était magnifique, l’eau rafraîchissante et le soleil brillait de mille feux. Autant dire que ses terreurs ne tenir que le temps que le temps qu’elle les badigeonne de potion solaire avant de se jeter à l’eau. Tous sauf une.

Une fois de plus, Harry se tenait à l’écart encore tout habiller à regarder d’un air envieux les autres jouer dans la rivière peu profonde.

— Aller vient, elle est bonne. Le héla Ginny.

— À moins que tu aies peur. Rajouta Ron pour le provoquer.

— Je n’ai pas peur. Laissez-moi tranquille ou…

Mais avant qu’il n’ait pu finir sa menace quelqu’un le poussa dans le dos et il but la tasse. Il se mit à bouger frénétiquement dans tous les sens pour trouver de l’air, mais ne parvint qu’à avaler encore plus de cette eau dégoûtante. Puis quelque chose le souleva du sol et il se mit à l’éviter. La sensation était similaire à celle qu’il avait ressentie durant ses moments de terreur ou son sosie l’avait entraîné dans sa fuite aérienne. Ainsi, il crut qu’en fois de plus il était revenu le sauver, mais constata bien vite qu’il ne s’agissait que de Molly Weasley qui avait utilisé sa magie pour le ramener sur la berge.

Dès qu’il fut en sécurité, elle se mit à hurler sur Fred (à moins qu’il ne s’agisse de George) qui était apparemment celui qui l’avait poussé. Finalement, ça n’avait peut-être pas été une bonne idée de tenter de se rapprocher des jumeaux pour nuire à Ron, lorsqu’il avait compris que leur reconnaissance envers son double s’étendait à lui-même. Rétrospectivement, il savait qu’il aurait mieux fait de faire la paix avec Ron (qui ne demandait que ça), mais il ne supportait pas la manière qu’il avait eue de s’accaparer les bonnes grâces de son double. Il l’avait même convaincu d’utiliser sa baguette (alors que lui-même n’avait jamais eu cet honneur). Le pire étant qu’il ne semblait pas conscient de sa chance et n’arrêtait pas de se plaindre de son « horrible famille »

— Pourquoi tu ne nous as pas dit que tu ne savais pas nager ? L’apostropha l’autre jumeau qui n’avait dû qu’à un pile ou face chance de ne pas subir les foudres de la matriarche du clan Weasley.

Il se retient à grande peine de répondre : « Parce que je n’y ai pas pensé imbécile » ou « si vous n’étiez pas deux idiots imbus de vous-même, je n’aurais pas eu besoin de vous le dire », à la place, il marmonna un pitoyable :

— Je ne sais pas.

Puis il se remit à grelottant de froid en silence malgré la chaleur d’août. Ses vêtements étaient trempés et l’eau du ruisseau lui semblait glacée.

Finalement, les cris de Molly cessèrent et elle se dirigea vers lui. Puis il passait de temps avec elle, plus il avait envie de l’apprécier. Elle ressemblait à la mère qu’il aurait rêvé d’avoir dans une autre vie. Cependant, tout en lui hurlait de rester méfiant. Même s’il devait admettre que les enfants Weasley ne ressemblaient en rien à Dudley et qu’il croyait de moins en moins que Ron l’attaquerait sans raison, tôt ou tard sa présence créerait des tensions et des jalousies (ça avait déjà commencé). Et bien entendue elle prendrait le parti de ses enfants contre le sien.

— Mon chéri, je suis désolé pour ses deux idiots, enlève tes vêtements, je vais les mettre à laver. J’en ai de rechange qui devrait t’aller à peu près et une serviette dans mon sac.

— Non merci mad… Molly. Je suis sec. Malgré ses multiples demandes, Harry n’arrivait pas à s’habituer à être aussi familier avec un adulte et ses vieux réflexes prenaient le dessus lorsqu’il était nerveux. Et même s’il n’en montrait rien, sa demande avait déclenché un début de panique chez lui.

— Voyons. Inutile de jouer les machos. Tu vas attraper froid si ça continue.

— Non, ça va, je vous assure. Assure-t-il d’un ton qu’il voulait neutre en tentant de s’empêcher de tremper.

— Ça suffit. Je te préviens lorsqu’il s’agit de la santé, je n’ai aucune patience.

— Non, c’est bon, je vais rentrer. Dit-il en se levant et en commençant à se diriger vers le terrier.

Mais avant qu’il ne puisse s’éloigner elle lança un sort et il sentit son t-shirt disparaître dévoilant aux yeux de tous son dos recouvert de cicatrice et son torse d’une maigreur affolante qui était d’habitude caché par des vêtements bien trop grands pour lui. Les bruits de jeux cessèrent alors immédiatement et pour la première fois depuis la naissance des jumeaux, le silence se fit dans la famille Weasley. Tous le regardèrent, les yeux remplis de pitié.

Sans attendre, il se mit à courir en direction du Terrier, les yeux au bord des larmes. Il n’avait jamais laissé personne voir ses cicatrices. Comment cette truie osait-elle l’humilier ainsi ?

oOoOoOoOo

Il se leva et se rendit compte à sa grande surprise qu’il était de retour dans cette petite chambre d’hôtel où il avait passé une nuit avec son double. Pour une raison qu’il trouvait mystérieuse, l’endroit n’avait pas semblé plaire à son double qui avait même été jusqu’à la qualifier de bordel, alors que de son point de vue, la chambre était très bien rangée (en même temps, il n’y avait quasiment pas de meuble en dehors du lit). En-tout-cas, lui y avait passé la meilleure soirée de sa vie et il ne fut donc pas surpris de sentir un sentiment de bien-être et de sécurité qui lui était peu familier l’envahir. Il respirait un grand coup et se mit à sourire.

Il vit alors la porte de la salle de bain s’ouvrir et un jeune homme en sortir. Pendant un temps, il crut que son sosie était de retour, mais il ne s’agissait pas d’un trentenaire au trait aristocratique et aux yeux injectés de sang, qui lui semblait vaguement familier. Néanmoins, il ne parvenait pas à se souvenir d’où il l’avait rencontré.

— Je vois que l’endroit te plaît. Curieux, j’ai l’impression de reconnaître cette chambre d’hôtel miteuse.

— Qui êtes-vous ?

— Tu devrais plutôt me demander ce que je pourrais faire pour toi ?

— Pourquoi feriez-vous quoi que ce soit pour moi ?

— Une question sensée. Tu es moins idiot que je le craignais. Cependant, tu sembles ignorer ta propre valeur.

— Je n’ai aucune valeur.

— Ce n’est que mensonge que t’ont raconté tes moldus.

— Qu’est-ce que vous savez de moi ?

Il s’approcha alors dangereusement de lui et dit d’une voie qui monta en intensité au fur et à mesure de son discours.

— Qu’on t’a volé la place qui te revenait de droit. Tu es Harry Potter, l’héritier d’une famille de sang pur des plus influentes, le possesseur d’une fortune des plus respectables, une célébrité connue de tous et de partout pour des actes qui ne sont pas les siens, mais par-dessus tout un sorcier au potentiel magique illimité s’il disposait du bon enseignement. Je pourrais t’apprendre et te mener sur le chemin de la grandeur. Crois en moi et tu obtiendras le pouvoir que tu as toujours convoité. Tiens-toi à mes côtés et ensemble nous nous vengerons de ce monde qui ne nous a toujours valu que du mal.

— Non. Maintenant, partez.

Ce simple refus mit soudant l'homme en colère et son visage perdit subitement toute grâce et toute séduction.

— Quoi !? Serais-tu fou ? Pourquoi rejeter si désinvoltement ce que je te propose ? Ne comprends-tu donc pas qu’il s’agit ton unique chance d’obtenir ce que tu as toujours désiré ?

Mais avant qu’il puisse continuer à l’invectiver, Harry se réveilla en sursaut. Il toussa violemment. Il se tata et une fois de plus constat qu’il était trempé. Oubliant son songe, il regarda avec colère Ron qui se tenait devant lui un verre d’eau vide à la main.

— Désolé, mais tu criais et tu ne voulais pas te réveiller. Je ne savais pas quoi faire. Lui avoua Ron penauds en lui adressant cet insupportable regard de pitié.

Sans prendre la peine de répondre il quitta la chambre ou il s’était sans le vouloir endormi après être revenue en larme du ruisseau. L’autre essaya de l’arrêter pour lui parler, mais il l’ignora. Il ne voulait pas leur parler ou avoir à affronter leur regard de pitié. Il vit alors à travers le ciel étoilé à travers les vitres du salon des Weasley. Il avait apparemment dormi tout l’après-midi et n’avait maintenant plus sommeil. Il commença à regretter de ne pas avoir accepté l’offre que Voldemort lui avait fait dans son sommeil. Il disait Voldemort, car même s’il avait esquivé la question de son identité, il avait compris qui était la source de son rêve. Son sosie l’avait prévenue qu’il avait une connexion via sa cicatrice avec le mage noir et elle brûlait depuis son réveil.

Comment pouvait-il être assez naïf pour croire qu’il lui obéirait, se demanda Harry. Outre le fait qu’il avait tué ses parents et voulait manifestement en faire de même avec lui (du moins jusqu’à récemment), Harry savait que le pouvoir ne se donnait pas : il se prenait. Tout ce qu’il pouvait lui donner était une laisse plus confortable que l’ancienne. Et il en avait marre que tout le monde le prenne pour un chien. Un jour, il deviendrait puissant et tout le monde le craindrait, Voldemort comprit, il en faisait le serment. Mais il y a arrivé seul, sans l’aide de personne et ainsi, il serait le seul à se tenir au sommet.

Cependant, les derniers jours avaient ressuscité certain de ses rêves auquel il avait pensé avoir renoncé depuis longtemps et le sentiment de solitude l’écrasa. Bien que son expérience d’un ersatz de famille soit récente, il ne voulait plus être tout seul. Mais il ne pouvait plus rester avec les Weasley. Pas après ce qui s’était passé à la rivière. En même temps, il était bloqué chez eux.

Puisqu’il allait devoir leur faire face d’une manière ou d’une autre, il décida d’aller vers la chambre des adultes afin de demander des nouvelles de son sosie. La dernière fois qu’il avait demandé des nouvelles, Molly avait été évasive et dit qu’ils en reparleront après le retour de son mari. Avec de la chance, il était rétabli.

Mais quand il arriva prés de leur chambre, il entendit une voix d’homme murmurer son nom. Le plus silencieusement, il colla son oreille contre leur porte.

— Tu crois vraiment que Dumbledore était au courant ? Demanda la voix de Molly Weasley.

— Je ne sais plus Molly. Qu’est-ce qui est le plus invraisemblable. Qu’il ait laissé faire ses violences ou que ses moldu ai pu déjouer la surveillance qu’il a mis en place avant de l’abandonner chez eux ? Dans tous les cas, les Dursley ont forcément des complices sorciers. Il est trop tard pour reculer désormais. J’ai utilisé mes relations pour qu’une enquête soit lancée. Et une fois que se sera rendu publiques même les tentatives d’obstructions de Dumbledore ne pourront plus l’arrêter.

— Qu’est-ce que l’on va faire de lui en attendant ?

— Le garder avec nous bien sûr. Répondit Arthur Weasley.

— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Il n’est pas heureux avec nous.

— Il est juste perturbé par tout ce qu’il a vécu. On le serait à moins à sa place. Avec du temps et beaucoup de soin, je suis sûr qu’il ira mieux.

— Justement, je ne pense pas que l’on soit les mieux placés pour lui prodiguer ses soins. On a déjà beaucoup d’enfants et je ne peux pas me permettre de lui accorder l’attention dont il a besoin. Et je n'ai pas la moindre idée de comment m’occuper de cette enfant. Il est si… Je sais que ce n’est pas de sa faute, mais…

— Tu t’en occupes très bien Molly. C’est juste qu’il lui faut un temps d’adaptation. Et puis c’est temporaire. Dès que l’on aura fait libérer son parrain, il demandera probablement sa garde.

— Tu crois vraiment qu’après toutes ces années, il sera en état de s’occuper d’un enfant ? Et cela en supposant que tu parviennes à le faire libérer.

— Sans doute pas tout de suite, mais avec un peu de temps.

— Du temps, c’est justement ce qui nous manque. Imagine ce qui va arriver lorsque la presse apprendra où il se trouve. Le Terrier sera assailli de journaliste et de sorcier fanatisé pensant qu’il va les sauver. Et je n’ose même pas imaginer ce qui se passera lorsque Vous-Savez-Qui le saura. On ne pourra pas le protéger, Arthur. Pas sans l’aide de Dumbledore en tout cas.

Arthur Weasley ne répondit que par un long silence. Comprenant sa gêne Molly décida de changer de sujet.

— Comment va l’autre Harry ? Ou quelque que soit la manière dont on doit l’appeler. La seule chose qu’il a osé me demander, c’est s’il allait bien et je commence à me demander si on a bien fait de le confier à Dumbledore.

— Mal. Les médicomages ne comprennent pas ce qu’il a et Dumbledore refuse de le transférer à saint-mangouste. Tous les sorts de diagnostique indiquent qu’il est en parfaite santé, mais il ne sort pas de son coma et sa respiration se fait de plus en plus lente. Ça rend le Dr Housser complètement dingue. Pour la première fois, il n’a pas la moindre idée de ce qu’il a. Si les potions de vitalité continuent à n’avoir aucun effet, il craint qu’ils ne survivent pas plus de deux jours.

— Pauvre petit. Comment est-ce qu’on va lui annoncer ça ?

— Je ne sais pas Molly. Pour l’instant, ne lui disons rien. Inutile de le perturber davantage.

Retenant ses larmes Harry remonta dans la chambre de Ron. Celui-ci tenta de lui parler, mais il l’ignora et se coucha dans son lit en se recouvrant la tête de couvertures. Au bout d’un moment, Ron finit par abandonner et l’ignora.

Il put enfin essayer de se rendormir, mais durant toute la nuit le sommeil le fuit. Il n’était plus du tout fatigué et tous ses sens était en alerte et concentré sur le fait de chercher une solution. Mais la seule qu’il voyait nécessite qu’il se calme enfin. Pourquoi fallait-il que tous ceux qui l’aimaient s'en aillent. Pétunia avait peut-être raison. Peut-être qu’il y avait un problème avec lui et qu’il apportait le malheur sur ses proches.

Au bout de plusieurs heures, après que les ronflements de Ron aient envahi la pièce. Il repoussa les draps et se mit à arpenter le salon des Weasley à la recherche d’une solution. Au bout d’un moment voulant prendre l’air, il tenta de faire un tour dans le jardin, mais la porte refusa ferment de s’ouvrir. Il tenta de se rabattre sur une des fenêtres ouverte pour laisser l’air frais, rafraîchir la veille battisse surchauffée par le soleil d’août, mais une barrière magique l’empêcha de traverser. Il se rappela alors qu’en plus d’être impuissant, il était prisonnier. De rage, il donna un coup-de-poing au mur et ne réussit qu’à se faire davantage mal.

Vaincu, il s’assit dans un sofa et c’est à ce moment précis où il avait abandonné l’idée de dormir qu’il finit par tomber dans les bras de Morphée sans s’en rendre compte.

oOoOoOo

Il était encore une fois dans la chambre d’hôtel. Avant même de se retourner et de voir ses yeux rouges, il sut qu’il était là. Sauf que cette fois, le jeune homme avait laissé la place à un sorcier au trait reptilien bien plus semblables à celle du sorcier qui avait mis le chemin de traverse à feu et à sang.

— Ainsi, donc tu as réfléchi à mon offre.

— Oui, je ferais ce que vous voudrez. Tout ce que je veux en échange, c’est que vous m’aidiez à le sauver

— Sais-tu au moins qui il est ? Ou plutôt ce qu’il est ?

— Je m’en fiche. Je ne veux pas qu’il meure. Dites-moi ce qu’il a. Exigea Dark-Harry en rassemblant tout son courage.

— Je n’en sais rien. Ou plutôt j’ai peur de le deviner. Il est un autre toi, mort dans un univers lointain et réincarné ici à l’aide d’une magie qui dépasse la magie noire la plus sombre. Mon double a eu les mêmes symptômes que lui avant de disparaître en poussière. Leur présence en ce temps et en ce lieu est une violation des règles les plus fondamentales de l’existence et ils sont destinés à disparaître. Ni toi ni moi, ni pouvons rien. C’est déjà un miracle que ce pitoyable gamin ait pu survivre aussi longtemps, alors que même mon double n’a pas tenu plus de quelques heures.

— Alors vous n’avez rien à m’offrir. Je me débrouillerai tout seul. Répondit Dark-Harry en assimilant l’information.

— En es-tu sûr ? Lui est condamné, mais pas toi. Ensemble, nous pourrions faire de grandes choses. Nous pourrions repousser les limites de la magie.

Voldemort bougea sa main et devant lui apparut une femme aux cheveux roux qui le regardait d’un air tendre accompagné d’un homme aux cheveux auburn en désordre.

— Maman ? Papa ?

— Oui, ensemble, nous pourrions les ramener. Dit Voldemort alors que les illusions disparaissaient au moment où Dark-Harry se précipitait vers eux pour les enlacer.

— C’est vous qui les avez tués. Et maintenant vous essayer de me faire croire que vous voulez les ramener. Allez-vous faire foutre.

— Ah, ah, ah ! Sache que je d’habitude, je ne tolère pas l’insolence. Mais tu es spécial.

— En quoi ? Vous pensez que je suis le seul assez misérable pour croire à vos fausses promesses.

— Au contraire, il est exceptionnel que je rencontre quelqu’un ne succombant pas à mes charmes. Je pense que tu surestimes grandement les capacités intellectuelles de la plupart des cancrelats qui foulent cette terre. Nous nous ressemblons, tu sais. Nous avons tous les deux était victimes de ses misérables, juste assez intelligent pour comprendre qu’elle menace, nous représentions et pour tenter sans succès de nous ramener à leur niveau. C’est ça que tes moldus ont vu chez toi et qu’ils ont essayé de briser. Ce que j’ai essayé de briser. Mais lorsque j’ai combattu ton double l’autre jour, j’ai compris mon erreur. Ton potentiel est immense et mon seul espoir n’est pas de le combattre, mais de l’aider à se développer. Laisse-moi me tenir à tes côtés et tu pourras leur montreras à tous à quel point tu leur es infiniment supérieur.

L’offre était tentante, mais il serait toujours temps d’y réfléchir plus tard. Pour l’instant, il ne voulait qu’une seule chose :

— Si vraiment vous êtes de mon côté, alors donnez-moi un moyen d’aller à Poudlard.

Dark-Harry observa Voldemort hésiter en silence.

— Bien, mais une fois sur place, tu devras faire quelque chose pour moi en échange. Trois fois rien, tu verras. Rajouta-t-il en voyant Dark-Harry commencer à protester.