Le plancton le plus humain de l univers

Resume
Fanfiction d'animorph écrite en 2023
Ceci est le premier jet de « My name is Thevenin ».
En gros, c’est un brouillon que j’ai écrit en deux semaines après avoir lu quelques fics d’animorph girl que j’ai trouvé génial, au point de vouloir absolument en faire ma version.
Après avoir écrit ce brouillon, j’ai relu les livres originaux et j’ai modifié ce brouillon pendant 3-4 mois jusqu’à aboutir à une histoire totalement différente qui est devenue « My name is Thevenin ».
Je le publie car au fil des réécritures, le premier jet et le produit final n’ont rien à voir.
Fin de la guerre 2
J’étais terrorisé. Nos supérieurs venaient de nous annoncer qu’on avait détecté une flotte Andalite à proximité. Et le vaisseau-amiral où je me trouvais aller tenter de les intercepter dans ce qui serait sans doute la bataille finale. Si elle continuait tout droit elle atteindrait la terre dans quelques jours. Tom lui ressentait une immense joie mêlée d’espoirs. Pour la première fois, je m’énervai contre lui :
— (Est-ce que tu pourrais au moins faire semblant d’en avoir quelque chose à foutre de moi ? Après tout ce que j’ai fait pour toi)
— (C’est vrai que tu ne m’as pas fait revivre en boucle, mais pire souvenir ou fait croire que mes proches étaient morts pour comment tu disais déjà : ‘me dresser’. Je devrais me traîner à tes pieds de reconnaissance.)
— (Tu pourrais au moins ne pas souhaiter ouvertement ma mort)
— (De quoi tu parles ?)
— (Au cas où tu l’aurais oublié, je suis dans ta tête Tom. Tu espères la victoire des Andalite)
— (Et pas toi ? Pourquoi as-tu essayé de sauver cette fille sinon ?)
— (Pour la même raison que je ne torture pas pour réprimer ton insolence : je suis un Yeerk dégénéré. Ça ne veut pas dire que je souhaite la disparition de mon espèce)
— (Tu n’es pas un Yeerk dégénéré. Tu es (..) et bien aussi bizarre que ça puisse paraître, tu es humain)
— (C’est bien ce que je dis)
Tom leva mentalement les yeux au ciel.
— (En quoi, c’est un problème de ne pas vouloir faire souffrir les autres ?)
— (Parce que si tous les Yeerk étaient comme moi, nous aurions déjà disparu)
— (Pourquoi ? Parce que vous n’auriez pas asservi suffisamment d’espèce ?)
Je poussai un soupir et repris calmement.
— (Tom, t’es-tu déjà demandé pourquoi nous essayons d’envahir la terre ? Pourquoi est-ce que nous voulons à tout prix nous emparer d’un monde où les océans sont trop acides et salés pour qu’on puisse y survivre ? Un monde dont le soleil ne nous fournit pas les rayonnements dont nous avons besoin pour nous nourrir ? Un monde où pour survivre, nous avons besoin de nous nourrir uniquement de kandrona artificiel en nous entassant dans des piscines tellement surpeuplées que l’on peut à peine bouger une fois que nous somme dedans ?)
Il ne répondit rien, mais je perçus très nettement ce qu’il pensait. Pour lui, nous envahissions sa planète, car nous étions des parasites maléfique et sadiques qui veulent dominer la galaxie.
— (Parce que nous n’avons pas le choix. Les Andalites ont décidé que nous représentions une menace et donc de nous exterminer tous jusqu’au dernier. Depuis qu’ils nous ont chassées de notre monde natal, nous avons été de planète en planète, mais les Andalites nous retrouvent toujours. Mais votre espèce en plus d’être suffisamment proches des Ged pour que l’infestation soit facile est extrêmement nombreuse et se reproduit à une vitesse folle. Si nous avions pris le contrôle de tous les humains, nous aurions pu construire une flotte assez grande et avoir assez de troupes pour repousser les Andalites et même lancer un assaut sur leur monde natal. Nous aurions pu gagner la guerre et enfin vivre en paix)
— (Si tous les Yeerk étaient comme toi, peut-être que les Andalites ne vous considérerait pas comme une menace et ne vous aurait jamais attaqué)
— (Je n’y avais jamais pensé. De toute façon, on ne le saura jamais et cela n’a que peu d’importance. L’important, c’est qu’aujourd’hui les Andalites veulent nous exterminer et d’ailleurs vous aussi, ils vous extermineront)
— (Qu’est-ce que tu racontes ?)
— (Si tu étais à leur place comment ferait tu pour détruire les Yeerk qui se trouve sur terre ?)
— (Je ne sais pas. Je n’y ai jamais réfléchi. Je suppose qu’une fois les vaisseaux ennemis détruits, j’utiliserais un détecteur à Yeerk pour les trouver, puis je les séparerais de force de leurs hôtes.)
— (Tom, il y a une différence entre la technologie et la magie. Comment veux-tu détecter un parasite qui n’émet aucun signal ? Et même si c’était possible, ils ne pourraient pas être sûrs que nous n’avons pas trouvé un moyen de brouiller le signal et de nous cacher. Sans compter la logistique que demanderait notre extraction par la force sans blesser les hôtes.)
— (Il pourrait juste détecter et détruire les sources de kandrona artificiel puis attendre que vous mourriez tous de faim.)
— (C’est déjà plus réaliste comme méthode, mais c’est justement pour éviter ce genre de problème que nous les enterrons profondément et que nous en construisions plusieurs. Il ne pourrait jamais être sûr de ne pas en louper un. La seule méthode efficace est d’annihiler toute vie à la surface de la planète infestée. Ou au minium tous les hôtes potentiels.)
Je le sentis hésitant, mais il répondit néanmoins.
— (Ça, c’est ce qu’on t’a appris, mais c’est peut-être faux)
— (L’empire ne se trompe jamais)
— (Tu as pourtant fini par reconnaître que pour les humains l’infestation était horrible)
— (Oui, enfin, c’est une erreur compréhensible. Vous ressemblez tellement aux Ged physiquement)
— (C’est quoi un Ged ?) me demanda Tom.
— (Ce sont des sortes de petit singe avec qui nous vivions en symbiose sur notre monde natal. Ils avaient l’avantage de rechercher activement notre infestation. Avant l’attaque des Andalite, ils étaient nos seuls hôtes. Mais l’espèce est inadaptée à la guerre et aux voyages spatiaux. Et durant les premières années de notre exode, nous n’avions pas les ressources suffisantes pour préserver une espèce inutile.)
— (Mais bref s’ils se sont trompé sur ça, ils se sont peut-être aussi trompé sur les Andalites ? Sinon explique-moi pourquoi le mouvement pour la paix coopérait avec les soldats Andalites ?)
Je m’exclamai sous le coup de la surprise :
— (Ils coopèrent avec les Andalites ? Tom, je suis désolé, mais là, c’est la survie de mon espèce qui est en jeu. S’il y a des traîtres parmi nous, je dois le savoir et en avertir mes supérieurs avant la bataille finale. Si tu ne me dis pas tout, je vais devoir fouiller ton esprit)
oOoOoOoOo
Une heure et quelques explications plus tard :
— (Ce que tu essayes de me faire croire, c’est que le commando Andalite qui défie l’empire depuis plus de deux ans est juste une bande d’enfants Humain et Andalite dirigée par ton frère ?)
— (C’est ça) dit-il avec une fierté évidente pour son frère.
Sa fierté pour ce qui était pour ma race une terrible humiliation m’agaça et me poussa à rajouter :
— (Que c’est le Schtroumpf grognon qui a détruit l’hôpital où les Yeerk soignaient gratuitement les humains et fait bouillir vif des centaines de Yeerk ? Que c’est lui qui a mené l’attaque de notre base qui a entraîné en réaction le bombardement de la ville et la mort de tous les habitants ? Qu’il a réussi à convaincre un membre d’une race aussi orgueilleuse que les Andalites, fussent-ils un enfant perdu sur terre, d’obéir à un primitif comme lui ?)
— (Si tu appelles gratuit le fait de devoir céder son corps pour le reste de sa vie à un Yeerk, oui, c’est cet hôpital qu’il a fait péter. Et si vous ne voulez pas qu’on vous tue vous n’aviez qu’à pas essayer d’envahir notre planète. On ne fait que se défendre)
— (Se défendre contre quoi ? On ne vous tue pas, il me semble ?)
— (Contre le fait d’être traité comme du bétail par une bande de limaces psychopathe ?)
— (Arrête de me traiter de limace. En fait l’animal terrestre dont nous sommes le plus proche est le plancton. Et tu te trompes. Jamais nous ne vous traiterons comme du bétail. Tu devrais le savoir depuis le temps. Jamais nous ne ferions subir à nos hôtes ne serait-ce que le dixième de souffrance que vous infligez à votre bétail. Si effectivement, c’était le cas-là, vous seriez légitime à vous défendre.)
— (Mais de quoi tu parles ?) me demanda Tom.
— (C’est vrai que tu n’as jamais visité une de vos exploitations.) Répondis-je. Je poursuivis :
— (Bref, ce n’est pas le sujet et ça ne répond pas à ma question. Pourquoi est-ce que le mouvement pour la paix pense que les Andalites ne vont pas nous exterminer ? Et quand je dis-nous, j’inclus les humains)
— (Parce que l’enfant Andalites nous l’a promis)
— (Mais c’est de la folie. Même s’il est sincère, comment pourrait-il convaincre les siens ?)
— (Non ce que je veux dire, c’est que d’après lui les Andalites ne veulent pas nous exterminer. Enfin pas exterminer les humains. Les Yeerk, je ne sais pas. Et puis il appartient à une famille haut placée qui sera sans doute soulagé de le retrouver vivant et reconnaissant envers ceux qui l’ont aidé à survivre)
— (C’est tout ?)
— (C’est mieux que de se résigner à une vie d’esclavage et de souffrance. Et puis sa version de la guerre est très différente de la tienne. Je pense que tout ce que l’on t’a raconté sur le passé de ton espèce et le but de la guerre est un mensonge)
Je réfléchis pendant un temps. Je sentis qu’il attendait ma réponse avec anxiété. Mais je ne pouvais pas me concentrer avec ses pensées et émotions qui me parasitaient. Je commençais à me dire que c’était à cause d’eux que j’avais renoncé à implémenter Jack au dernier moment, il y a si longtemps maintenant. Si j’avais pris la bonne décision ce jour-là, nous aurions peut-être déjà gagné la guerre.
— (Bon, c’est bientôt l’heure que j’aille me nourrir. Je déciderais de ce que je fais à ce moment-là. Cette fois-ci essaye de ne pas provoquer le garde quand il t’escortera vers ta cage. Quoi que je décide, j’aurais besoin que ton corps soit en parfaite état)
oOoOoOoOo
J’avais finalement pris ma décision. Les cinglés du mouvement pour la paix étaient peut-être prêts à miser la survie de nos deux espèces sur la promesse d’un Andalite. Non pire, d’un enfant Andalite. Mais pas moi.
J’allais tout raconter à Visser-3 et il prendra les mesures qui s’imposent pour les empêcher de s’abotter notre opération. Sans les traîtres, notre attaque surprise contre la flotte Andalite avait toutes les chances d’être un succès. Et sans Jack et sa petite bande de résistant nous aurons pris le contrôle de la terre avant qu’il n’ait le temps d’envoyer une autre flotte.
Une fois la guerre terminée, il sera toujours temps de militer pacifiquement pour un meilleur traitement des humains et des Hork-Bajir. Pour une fois dans ma vie, j’allais faire ce qui était logique. Pour une fois, j’allais me comporter comme un Yeerk devait le faire. Je me dirigeais vers l’écran de control au fond de la piscine pour demander une entrevue avec le Visser, mais je ne parvenais plus à avancer. Je nageais de toutes mes forces et pourtant j’avais l’impression de reculer. Puis tout d’un coup, je fus ballotté dans tous les sens par un courant immense. Je ne cessais de me cogner contre d’autres Yeerk dans un silence inquiétant. Tout comme moi, mes semblables devaient crier de toutes leur force, mais le courant empêchait tout échange de phéromone.
Puis tout d’un coup tout s’arrêtât. Je fus d’abord soulagé. Quoi qu’il se soit passé, c’était enfin terminé et une paix telle que je n’en avais jamais connu régnait maintenant dans la piscine Yeerk. Si seulement il faisait moins froid. Il faisait tellement froid.
Juste avant de m’endormir mon esprit embrouillé eu une pensée : Jack avait finalement décidé de me jeter dans les toilettes et de tirer la chasse. J’étais dans l’espace. Et le vide silencieux de ses espaces infinis sera mon tombeau.