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Comment j'ai perdu 50 kilos

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Resume

Tout est dans le titre. En trois ans, j’ai perdu 50 kilos sans véritable effort et je ne les ai jamais repris. Ce billet explique a posteriori ce que je pense en être la raison, et en tire des conseils pour perdre du poids durablement.

Introduction

En 2016, lorsque j’ai signé mon premier CDI, j’étais obèse et je pesais plus de 120 kilos. Trois ans plus tard (donc en 2019), j’avais perdu 50 kilos et ne pesais plus que 80 kilos. Depuis, mon poids est stable et oscille autour des 75 kilos sans que je ne fasse d’effort particulier pour le maintenir et sans que je me prive particulièrement (tous ceux qui m’ont déjà vu manger peuvent témoigner que quand je me mets à table, je ne fais pas semblant).Étant donné que notre époque voue un culte malsain à la minceur, je me suis senti obligé de donner ce que je pense être les raisons et donc la méthode que j’ai employée pour arriver à ce résultat. Pas parce que ma méthode est renversante d’originalité ou facilement réplicable par tous, mais parce que l’on me demande régulièrement comment j’ai fait, et que j’en ai marre de répondre en bafouillant des lieux communs.

Mais d’abord, un avertissement un peu bateau, mais qui ne fait jamais de mal :Rivaliser en maigreur avec les squelettes photoshopés qu’on voit dans les magazines de mode n’est ni possible ni souhaitable. Ça ne vous rendra ni plus beaux, ni plus heureux, ni en meilleure santé.Et même si vous le faites dans le but, plus réaliste, d’améliorer votre santé, gardez bien en tête que, même en pensant bien faire et en étant très intelligent, il y a un risque que ce genre de démarche mène à développer des phobies alimentaires ou d’autres troubles.

En cas de problème, ou même de simple doute, il n’y a aucune honte à aller voir un spécialiste. Sur le long terme, vous coûterez bien moins cher à l’assurance maladie en allant voir un médecin au moindre bobo qu’en vous disant que « C’est rien, ça va passer tout seul » et en attendant systématiquement le dernier moment pour consulter.

Et je dis ça en sachant que, comme la plupart des hommes, je suis loin d’être exemplaire sur ce sujet. Je n’ai jamais eu de problème médical sérieux, mais je sais que même au fond du trou, il y a peu de chance que j’aille consulter de moi-même. Mais ce n’est pas bien (ni pour soi, ni pour les autres).

Première règle : éviter les produits industriels

Déjà, pour maigrir la première chose à faire est de supprimer de votre alimentation tous les produits industriels ou transformés.

Ce n’est pas parce que je considère que les produits naturels ou artisanaux seraient forcément bon pour la santé. Une tarte tatin qu’elle soit faite maison, acheter en boulangerie artisanale ou en barquette au supermarché reste une montagne de graisses et de sucres blancs industriels très mauvais pour la santé. Et dans certains cas très spécifiques, comme le Nutella, que ce soit pour la santé ou pour l’environnement, il vaut certainement mieux manger celui vendu au supermarché que celui que l’on fait soi-même à la maison.Cependant, en général, les produits industriels, même de marque, sont composés d’ingrédients de mauvaise qualité qu’aucun humain sain d’esprit n’utiliserait pour nourrir ses chiens. Par exemple, même dans les produits de marques, ils utilisent systématiquement des sucres de mauvaise qualité comme le sirop de glucose parce qu’ils sont moins chers. Et ils en mettent des doses capables de rassasier un sumo en surpoids. Ils en mettent même dans les boîtes de conserve de petits pois.

Le résultat, au-delà des effets sur la probabilité d’avoir un cancer, un diabète ou une maladie cardiovasculaire (qui ne sont pas le sujet du jour), c’est que lorsque l’on se nourrit de produits industriels (même lorsque ce sont des salades McDo), on a besoin de manger beaucoup plus de calories avant d’atteindre la satiété. En fait, on mange plus sans même s’en rendre compte. C’est d’ailleurs l’une des causes privilégiées par les scientifiques pour expliquer l’épidémie d’obésité qui touche le monde et pour expliquer que cette épidémie touche en priorité les classes populaires.

Donc, nourrissez-vous le plus possible de produits non transformés que vous aurez cuisinés vous-même. Ou de produits artisanaux achetés dans de petits commerces soumis à des normes strictes, comme les boulangeries.

Personnellement c’est ce que je me suis naturellement mis à faire dès que j’ai eu du temps pour cuisinier et un revenu stable et je pense que c’est l’une des principales raisons de mon amaigrissement.

Et ne faites pas trop confiance aux restaurants. De nombreux témoignages sur les réseaux sociaux, ainsi que l’état de mes intestins après y avoir mangé, semblent indiquer que beaucoup de restaurants servent une nourriture industrielle qui n’a rien à envier, en termes de qualité, au premier prix de chez Lidl vendu en promotion parce que la date de péremption est dépassée.

Deuxième règle : augmenter l’activité physique

Ensuite bien entendu mon conseil sera : pour maigrir faite du sport. En effet l’un des autres plaies du monde moderne qui entraine toute sorte de problème de santé dont le surpoids c’est c’est la sédentarité provoquée par la voiture et la tertiarisation de l’économie.

Vous n’êtes pas obligés de devenir marathoniens, mais essayez de faire au moins 30 minutes de marche à pied par jour. Surtout lorsque, comme moi, on s’est installé juste après avoir signé son CDI dans un coin sympa, comme un bord de rivière bordé d’une forêt, avec un centre-ville disposant de tous les commerces nécessaires juste à côté.Dans ce cadre-là, c’est plutôt une heure de marche à pied que l’on fait tous les jours sans même se forcer. En fait, une fois que j’ai perdu suffisamment de poids, je me suis même mis à courir pour le plaisir — ce que j’aurais cru impossible lorsque j’étais plus jeune.

Troisième règle : Augmenter et diversifier les apports en fibre et diminuer la densité énergétique des aliments

Règle redondante avec la première. En effet, si vous vous mettez à vous nourrir quasi exclusivement de produits de base que vous aurez cuisinés, au fil du temps, vous allez naturellement — et sans effort — vous mettre à manger plus de fruits et légumes, et de façon plus diversifiée. Parce que c’est bon, pas cher, facile à cuisiner, et qu’une fois désintoxiqué de toutes les saloperies que les industriels mettent dans leurs plats pour nous rendre accros, vous allez rapidement en avoir marre du sempiternel steak-pâtes et rechercher de quoi pimenter un peu votre assiette.

En tout cas, je crois que c’est ce qui s’est passé pour moi.Mais je pense quand même utile de dire qu’à ma connaissance — d’après les spécialistes — notre alimentation est en excès de tout, sauf de fibres. Nous mangeons trop de graisses, trop de sucre, trop de sel, trop de produits laitiers, trop de viande… mais par contre, nous mangeons si peu de fibres que cela commence à provoquer des problèmes de santé graves.

En effet les fibres ne sont pas des aliments que nous sommes capables de digérer, mais c’est la seule nourriture d’une grande partie des bactéries étrangères qui peuplent notre organisme et qui sont indispensables à notre survie. Elles jouent notamment un grand rôle dans la digestion et dans la création de la sensation de satiété. Si elles ne reçoivent pas des fibres en quantité et en diversités suffisantes (car elles ne mangent pas toutes le même type de fibres), non seulement elles meurent, mais en plus certaines molécules qui devraient nous donner le signal d’arrêter de manger ne sont plus produites. Résultat : on mange plus que nécessaire.

Et encore une fois, c’est redondant, mais il n’est sans doute pas inutile de rappeler qu’il vaut mieux remplacer les aliments denses énergétiquement, comme les pâtes, le pain de mie ou le chocolat, par des produits moins denses comme les pommes de terre, la baguette tradition et les fruits. J’ai l’impression que, quand je me nourris de ce type d’aliments, j’arrive à être rassasié en absorbant moins de calories (mais ce n’est qu’une impression).

Et petite astuce : parfois, c’est contre-intuitif de savoir si un aliment est calorique ou non. Perso, d’instinct, j’aurais pensé que les biscottes étaient moins caloriques que le pain, alors qu’en fait, le pain est bien moins calorique. En réalité, les biscottes, c’est juste du pain de mie industriel dont on a retiré l’eau. Ça augmente leur durée de conservation, mais aussi leur densité énergétique. Donc n’hésitez pas à vérifier sur internet ou sur les étiquettes le nombre de calories pour 100 grammes des aliments.

Quatrième et plus importante règle : Il n’y a pas de règle

Ne vous culpabilisez pas d’avoir beaucoup mangé au cours d’une journée et ne vous retenez pas de manger autant que vous le voulez (surtout durant un événement festif ou exceptionnel). À part vous rajouter inutilement des soucis, cela ne sert à rien. La perte de poids, c’est sur le temps long.

C’est pareil pour le fait de ne pas faire votre exercice quotidien parce que vous étiez fatigué ou que vous n’aviez juste pas envie. La perte de poids se fait sur le long terme. Perdre 50 kilos m’a pris 2-3 ans. C’est un marathon, pas un sprint.

Le but, c’est d’adopter un mode de vie qui vous plaise, qui implique une perte de poids et que très vite ça devienne une habitude qui vous manque ou qui ne vous demande plus d’effort pour vous en sortir. Il faut que l’exercice que vous pratiquez soit un plaisir que vous continuerez même lorsque votre objectif de perte de poids sera atteint. Il faut que vos repas soient un plaisir et que revenir à votre ancienne nourriture soit vu comme un sacrifice.

Il ne faut pas que le temps de préparation des repas ou des courses soit vu comme un énorme sacrifice, sinon vous risquez d’arrêter et de reprendre du poids. Ce qu’il faut, c’est par essais-erreurs trouver un régime et un exercice quotidien qui créent un léger déficit calorique (100 kcalories par jour c’est déjà bien). Pour cela, trouvez des méthodes pour augmenter vos dépenses en énergie ou alors mangez des aliments moins denses énergétiquement.

Ne vous privez pas de sucre mais remplacez le chocolat par des pommes en hiver et des abricots en été (qu’est-ce que c’est bon les abricots). En termes de plaisir gustatif, c’est le même mais par contre les fruits rassasient plus et sont moins caloriques au kilo. Remplacez le pain de mie industriel par une baguette tradition. D’ailleurs vous pouvez la manger toute chaude en vous promenant dans votre ville, ce qui vous fait de l’exercice. Si elle n’est pas pourrie par les voitures, c’est quelque chose de très sympa à faire quotidiennement.

Bref, ne vous interdisez rien (pas même le chocolat). Mais essayez de changer votre alimentation progressivement. Et je dis bien progressivement : Rome ne s’est pas faite en un jour. Au fur et à mesure que vous introduisez des aliments nouveaux (et que vous diminuez la quantité de sucre industriel), votre goût va changer et des plats que vous trouviez immondes vont vous sembler délicieux (et inversement, il y a des plats que je ne peux plus manger car maintenant je les trouve trop sucrés).

Par exemple, je me suis mis à manger du tofu pour des raisons plus écologiques que diététiques. Au début, je trouvais que ça n’avait aucun goût, puis j’ai appris à le cuisiner, mon palais s’est habitué, et maintenant je suis comme les Chinois : je trouve ça délicieux et je ne peux plus m’en passer. Pareil pour l’exercice. Au début, 30 minutes de marche vous sembleront beaucoup, mais au bout d’un an vous commencerez peut-être à ressentir l’envie de courir.

Tout ce qu’il faut, c’est faire de petits changements progressivement et valider en vous pesant régulièrement que c’est efficace. Et si ce n’est pas efficace, on ne culpabilise pas, et on ne se dit pas que le mois prochain on fera preuve de volonté et qu’on ne mangera pas autant.

La volonté est aussi utile pour maigrir que l’abstinence l’est pour la contraception : sur le papier ça marche, mais en pratique ça va à l’encontre du fonctionnement de notre corps. Notre libre arbitre et notre volonté ne sont que des illusions. Nous ne sommes que des robots gouvernés par un programme dont on n’a même pas conscience. On n’a pas plus de contrôle sur ce que l’on mange que sur les battements de notre cœur.

Par contre, vous pouvez hacker ce programme qui vous contrôle en modifiant votre environnement ou vos habitudes progressivement. Ce n’est pas au moment du repas que l’on maigrit, mais au moment de faire les courses.

Dernière règle : Ne pas se peser plus d’une fois par mois

Ne vous pesez pas plus d’une fois par semaine. Je recommande même de ne le faire qu’une fois par mois. Le but, c’est de savoir si la stratégie employée fonctionne, et de la corriger le cas échéant (par exemple, en décidant de diversifier davantage son alimentation en introduisant des aliments peu courants comme le tofu).

Or, si l’on fait des mesures plus fréquentes, on va simplement mesurer du bruit et obtenir des informations trompeuses. En effet, si vous mesurez votre poids plusieurs fois au cours d’une journée ou même d’une semaine, vous verrez des variations — parfois des augmentations d’un ou deux kilos — qui ne sont pas liées à un véritable changement de poids, mais juste à la vie normale de votre organisme.

Par exemple, entre le matin et le midi, j’ai déjà constaté des différences de deux kilos alors que je n’avais rien mangé et que je n’avais pas fait de sport.

Critique

Vous l’aurez compris en lisant ses lignes, ma méthode demande d’avoir le temps et l’énergie pour cuisiner et faire du sport après le travail. De plus, elle demande de vivre dans un endroit où il est possible de marcher, courir… sans être gêné par ces saletés de bagnoles et dans un cadre qui donne envie de le faire. C’est donc une méthode qui n’est applicable que si on appartient aux classes moyennes hautes et aux classes aisées. Ou alors pour des célibataires sans enfant.

Malheureusement la minceur et la bonne santé sont désormais des signes ostentatoires de richesses.

Piste supplémentaire

À noter également que des études suggèrent que le bio serait bon pour la perte de poids. Et quand je dis ça, j’ai bien en tête la différence entre corrélation et causalité. En effet, il est bien connu depuis des années qu’il y a une corrélation entre les deux, mais jusqu’à présent la causalité n’était pas établie. Cependant, il semblerait que cela soit en train de changer, même si pour le moment je ne crois pas que le consensus soit total, ni que l’effet mis en évidence soit énorme.

Mais je me trompe peut-être, car j’avoue ne pas avoir pris le temps de faire des recherches ou de vérifier mes sources pour écrire cet article.

En effet, les conseils de cet article se basent plus sur mon expérience personnelle que sur un quelconque consensus scientifique. Si j’ai, ici ou là mentionner des faits scientifiques, ce n’est pas parce que ce sont des faits que j’ai vérifiés, mais parce que ce sont des croyances sur l’alimentation qui ont guidé mes choix, et la mise en récit que j’ai faite à posteriori pour expliquer pourquoi j’ai perdu du poids.

Quoi qu’il en soit, si le bio est trop cher pour vous ou peu accessible, n’en faites pas une montagne. Ce n’est pas un prérequis pour être mince et en bonne santé (ou tout simplement heureux). Mais si on continue à démanteler les normes environnementales pour permettre au 3 % des agriculteurs les plus gros d’augmenter leur bénéfice au détriment des plus petits alors avec ça risque de ne pas durer.

Pour plus de conseil de nutrition, je recommande cette chaîne : violettediet