On ne dit pas c’est nul mais j’aime pas (réponse à Ces dessins animés-là qui méritent qu'on s'en souvienne)

Resume
Réponse à cette vidéos : CDAL négatif - Single 30 - Conclusion : qu'est-ce qui fait qu'un mauvais dessin animé est mauvais ? de Ces dessins animés-là qui méritent qu'on s'en souvienne
Introduction
Récemment Ces dessins animés-là qui méritent qu'on s'en souvienne , une chaîne que j’adore qui fait des critiques des vieux dessins animés des années 90 et début 2000 (donc de mon enfance) a sorti une vidéo un peu spécial dont voici le lien : CDAL négatif - Single 30 - Conclusion : qu'est-ce qui fait qu'un mauvais dessin animé est mauvais ? .
Dans cette vidéo, exceptionnellement, Al ne fait pas une critique d’un dessin anime, mais annonce qu’il ne fera plus de critiques de dessin animé qu’il n’a pas aimé et explique pourquoi ainsi que leur vision de la critique d’art. J’ai trouvé cette vidéo très intéressante et j’y ai appris des choses que j’ignorais. Cependant, il y a un point central de son discours avec lequel je suis en désaccord et ça m’a motivé à écrire ce billet pour m’expliquer.
À partir de ce moment de la vidéo : CDAL négatif - Single 30 , il répond à une objection qu’il a beaucoup reçue suite à ses vidéos où ils fait des critiques négatives de certains vieux dessins animés qui est : ‘qu’il ne faut pas dire c’est nul, mais j’aime pas’.
Personnellement, je comprends parfaitement son exaspération face à cette critique récurrente. A chaque fois que je la vois quelque part, j’ai envie de secouer son auteur comme un prunier en lui disant de péter un coup. Évidemment que l’on ne fait que donner un avis personnel. Évidement qu’en art, il n y’a pas de vérité absolue. C’est un tel truisme que cela ne mérite même pas d’être mentionné.
Et au cas où, vous l’auriez oublié, on parle juste de vieux dessins animés, de films ou de jeux vidéo. Pas d’une affaire de viol, de la guerre à gaza ou des hémorroïdes de notre seigneur et maître Macron 1er.
Ce n’est pas un sujet sensible qui mérite que l’on prenne mille précautions oratoire afin d’être sûr de ne heurter la sensibilité de personne. Alors lâcher la grappe aux créateurs, pour que l‘on continue à avoir des vidéos avec un minimum de sincérité. Si vous ne pouvez vraiment pas supporter que l’on critique votre madeleine de Proust personnelle, allez taper sur un odieux connard il adore ça (sérieux pour publier un article de l’odieux connard sur l’internet de 2025 il faut être Sado-maso).
Cependant, la réponse de Al m’a fait reconsidérer ma position et j‘ai vu tout d’un coup tous les avatars des auteurs de ses commentaires envahir mon champ de vision en criant : ‘qui c’est qui qui avait raison’. En effet, dans cette vidéo Al répond à ses commentaires en affirmant que leur vidéo vise à être des jugements de valeur absolus sur une œuvre. Quand ils disent ‘c’est nul’ ce n’est pas une approximation visant à rendre leur discours plus fluide, mais leur véritable opinion.
Or, l’opinion inverse est tellement répandu qu’il y a fort à parier qu’ils connaissent parfaitement les arguments qui la soutiennent (ou au moins les plus connus). Arguments qui à titre personnel, m’ont toujours semblé parfaitement convaincants. J’ai donc très envie de savoir pourquoi ils ne les ont pas convaincues. Cependant, dans aucune de ses vidéos, il n’argumente cette position plutôt iconoclaste.
J’ai donc décidé d’exposer ce billet les arguments soutenant que des gouts et des couleurs, on ne discute pas, plus pour passer ma frustration et mettre mes propres idées au clair que dans l’esprit d’avoir une réponse étant donné la faiblesse de mon audience. Et, tant qu’à faire, j’en profiterai aussi pour exposer certains autres désaccords que j’ai avec Al et Tchoucky.
Le problème de la valeur.
‘Des goûts et des couleurs, on ne discute pas’. Mais dans ce cas-là de quoi est-ce que l’on peut bien discuter ?
Et bien comme le dit très bien AL dans sa vidéo, on peut se mettre d’accord sur les éléments qui composent une œuvre d’art. On peut exposer lesquelles de ses éléments nous ont plu ou déplut. On peut indiquer ce qui a plus ou déplu à une majorité de gens. On peut également se demander ce qui dans notre vécu notre culture à causer ses goûts ou ses dégoûts pour tels éléments dans une fiction. Tout ça se sont des faits objectifs sur lesquels on peut tout tomber d’accord et qu’à titre personnel, je trouve intéressant de connaître.
En effet, j’adore découvrir les œuvres que j’ai aimés sous un jour nouveau et voir ce qui m’avait échappé. Dans ce domaine j’adore particulièrement avoir le regard d’un professionnel du cinéma comme Durendal de pourquoi j’ai raison et vous avez tort (ou du moins qui a fait des études dans le domaine).
De par leur formation, ils voient et savent des choses qui m’échappent complètement sur les films. J’adore comprendre pourquoi certaines personnes aiment des films, des séries, des jeux vidéo qui personnellement me dégoûtent (et inversement, pourquoi certains détestent des films que j’adore).
Et même si c’est la plupart du temps hautement spéculatif, j’adore ceux qui tentent d’expliquer les causes pour lesquelles on a ses goûts et ses dégoûts.
Par contre, cela fait plusieurs millénaires que les philosophes échouent à trouver une procédure pour déterminer objectivement la valeur d’une chose. Et depuis deux siècles, ils ont été rejoints par les économistes, les financiers qui ont littéralement investi des milliards pour essayer d’atteindre ce Graal. Sans le moindre succès, faut-il le préciser. Et j'affirme qu’une telle découverte rendrait son auteur immédiatement richissime tant elle aurait d’implication dans le monde merveilleux de la spéculation boursière.
Mais à mon grand regret, pour le moment, m’a position est que l’on peut se mettre d’accord sur ce que contient une œuvre, mais pas sur la valeur de ce qu’elle contient. On peut se mettre d’accord que celons tel ou tel critère, une série est meilleure qu’une autre, mais pas sur l’importance de ce critère pour juger d’une œuvre.
Jugement avec un point de vue d’expert
L’expertise apporte une vision différente sur les œuvre pas une meilleur vision
Pour reprendre un exemple récent qui me vient en tête, personnellement, je trouve comme la plupart des spectateurs que le dessin de la série Arcane est magnifique. Cependant, Durendal en tant que personne ne qui connaît la technique d’animation, voit surtout une bidouille technique pas très belle et y préfère des séries où les techniques employés sont plus conforme à l’état de l’art comme l’excellent film français Flow . Cependant, à mes yeux de néophyte totalement ignare, Arcane est plus belle et réussie techniquement.
En tant que technicien je ne peux que comprendre son sentiment. Moi aussi, dans mon métier d’informaticien, j’ai ressenti ce besoin de faire du code propre tout en sachant que l’utilisateur final ne verrait pas la différence, voire préférerait la version ‘défectueuse’. Je comprends ce besoin du technicien de faire des choses techniquement belles. Cet amour de comment l’objet a été fabriqué qui dépasse celui de l’objet en lui-même.
Cependant, est-ce que l’on peut dire que dans l’absolu, le dessin d’Arcane est moins beau que celui de Flow . Ou qu’il a moins de valeur. Que les gens comme moi qui préfèrent le dessin d'arcane ont tort ?
Personnellement, je ne pense pas. Ou en tout cas, je ne vois pas comment on pourrait l’argumenter. Je ne vois pas pourquoi les sentiments ressentis par le technicien qui connaît l’envers du décor auraient plus de valeur que ceux ressentis par le néophyte. On peut expliquer la raison de cette différence de perception, mais on ne peut pas dire que l’un a davantage raison que l’autre.
Le pédantisme des experts pour pour les œuvre populaire est un handicap, pas une preuve de supériorité
D’ailleurs petit aparté, mais dans le domaine des sceptiques (dont je revendique avec fierté, faire partie malgré les énormes défauts de ce milieux de gros cerveaux adepte du harcèlement), on est souvent confronté à l’objection que les scientifiques avec tout leur savoir sont devenus incapables d’apprécier la beauté des choses simples. Que l’on ne sait plus s’émerveiller de la beauté d’une fleur à force de la réduire à des équations ou des relations de causes à effets.
En général, on répond qu’au contraire le biologiste est tout aussi capable que durant son enfant d’en apprécie la beauté, mais que grâce à la science il peut maintenant en apprécier des aspects cachés comme la beauté des mécanismes de la photosynthèse ou des équations fractales qui gouverne son développement.
Cependant, je pense que c’est une réponse erronée et qu’effectivement, le scientifique, le technicien, le critique d’art chevronné ne sont plus capables d’apprécier certaines choses de la même manière que le néophyte.
Souvent l’expert décrète alors avec pédantisme que le néophyte aime de la merde (pour être poli) et que son goût est supérieur. Que son savoir supérieur n’a pas modifié son goût, mais lui a donné accès à une forme de vérité supérieure.
Et je pense qu’il y a de ça dans la raison pour laquelle Al pense que ses avis sur la qualité d’une œuvre sont objectifs. Je pense qu’il croit avoir davantage de culture et donc avoir un avis plus informé. Que si les autres avaient les mêmes connaissances que lui, alors il se rangerait à son avis que les œuvres qu’il n’aime pas sont objectivement de la merde.
Et je pense d’ailleurs qu’il a raison. Pour moi, nous ne sommes que des ordinateurs au système d’exploitation à peu près tous identiques à la naissance, mais qui finissent par fournir des sorties différentes, principalement parce que leurs données d’entrées sont différentes. Dit plus simplement, si on avait tous les mêmes connaissances, tous le même vécu, alors on aurait pratiquement les mêmes opinions sur tout.
Mais, penser que le changement de goût qui s’est opéré lorsqu‘on eut acquis plus de culture est une amélioration est pour moi une erreur. Si je m’y connaissais plus en graphisme, je veux bien croie que j’apprécierais moins la série Arcane , mais je refuse de considérer cela comme une amélioration. Je considère au contraire cela comme une détérioration de ma capacité à apprécier une certaine forme de beauté, dont je ne me consolerais que parce que dans le même mouvement, j’aurais acquis la capacité d’apprécier d'autres formes de beauté qui m’étaient jusqu’alors inaccessibles.
En accumulant connaissance et expérience loin du cocon familial, je suis graduellement devenue incapable d’apprécier les séries et les films que nous avions l’habitude de partager avec ma mère.
Voir même je suis devenue allergique à ses moments comme le visionnage de l’épisode du jour de ‘plus belle la vie en famille’. Comment pourrais-je considérer cela autrement que comme une amputation ?
Pour moi, en sortant de la caverne, l’homme du mythe de Platon en échange d’un savoir supérieur à perdu la capacité à apprécier la beauté des ombres. À ressentir et à comprendre ce qui faisait leur valeur. D’une certaine manière, il a perdu accès à une forme de connaissance. Il n’y a pas à regretter cette perte mais il ne faut pas nier son existence derrière un élitisme qui énerve légitimement ceux qui ne font pas partie de nos cercles soi-disant supérieurs.
Illustration dans le monde du jeux vidéo
Mais pour illustrer, prenons un exemple plus proche de notre sujet : les jeux vidéo. En effet, depuis des années, la plupart des critiques professionnels du jeu-vidéo crachent sur les opens-worlds grand public sous prétexte que leur gameplay et leur histoire sont trop convenues, manquent d’originalité et surtout sont rendus trop faciles par un level-design qui guiderait trop le joueur. Et ils semblent oublier de noter leurs autres qualités comme la beauté et le dépaysement apporté par leur monde (rempli de micro–transaction à la con). Mais, en vrai, il n’oublie pas, c’est juste que pour eux se sont des critères secondaires, alors qu’ils forment le cœur de l’expérience perçue par le joueur occasionnel qui ne joue qu’à deux jeux par an maximum et qui a bien le droit de consacrer sa vie à autres choses que le jeu vidéo. Ils oublient que pour ses joueurs occasionnels, un gameplay innovant et un level-design guidant moins le joueur serait surtout un obstacle inutile, vers l’expérience recherchée par ses joueurs occasionnels. Au fond, le joueur occasionnel n'ai pas un pigeon qui a mauvais goût, mais un adepte d’un autre type de jeux vidéo que les critiques ou les passionnés blasés par des jeux n’offrant bien souvent à leur joueur que le visionnage de beaux paysages. Je me retrouve largement parmi ses blasés des opens-worlds grand public, mais je pense que c'est une erreur de mépriser les goûts des joueurs occasionnels ou de vouloir la disparition es jeux qui lui sont destinés.
Même le meilleur plat du monde parait indigeste lorsqu’on la consommé des dizaines de fois par jour. Mais, ce n’est pas le plat qui est mauvais juste nos papilles qui ne sont plus capable de l’apprécier. Il en va de même pour ce que Al appelle la mélasse télévisuelle. Ce n’est pas que 90% des plats qui y sont servis sont nul mais que 90% des plats qui y sont servi le sont depuis des décennies de manière quasi identique.
Le spectateur occasionnel les percevra comme des dessins animés de qualité mais le passionné trouvera que c'est de la merde. Et, aucune des deux n'a plus raison que l'autre.Quoi que dans ce cas-là je pense que c'est le spectateur occasionnel qui a le plus raison. Cette mélasse est en général de bonne qualité c'est juste qu'on ne peut plus le percevoir.
On a raison de mépriser parce nous on sait et on a une conscience social.
Par contre on a raison de mépriser les conditions de travail dans lesquelles ils sont faites, mais aussi désireux que je sois de vouloir lier les deux, pour donner un surcroît de moral à mes goûts personnels, je sais que cela n’a en fait rien à voir avec les opens-worlds ou les dessins animés de la mélasse et tout avoir avec le capitalisme.
Si le grand public se passionnait pour les jeux 2D en pixel art, on aurait les mêmes problèmes de crunch et de manque de créativité au sein des compagnies les produisant. D’ailleurs c’est ce qu’il se produisait dans les années 81-90, où s’était effectivement la mode. Si les studios de développements ne recrutent pas suffisamment pour pouvoir faire face sereinement à la masse de travail demandé par la création d’un open-world, ou s’ils ne réduisent pas leurs ambitions pour coller à leurs moyens limités, ce n’est pas à cause des open-world mais de la pression exercée par les actionnaires et leur concurrent sur le marché.
Si les développeurs n’ont pas leur mot à dire sur le produit final et que la prise de risque est interdite au sein de ses grosses productions, c'est également à cause de la légitime envie des actionnaires d’avoir un minime de chance d’avoir un retour sur investissement. Et puis, même si moi je n’aime pas ces jeux cathédraux, il y a une armée de gens qui les adore y compris chez les développeurs. En effet, il y a beaucoup de gens qui rêvent sincèrement de participer à leur création (même en tant que petite main qui aurait fait les buissons que personne ne remarque).
La réponse à leur apporter, c’est de les soutenir dans leur grève et dans leur revendication pour que les choses changent au sein de cette industrie, pas de dire à leur place ce qu’il faudrait produire comme jeux. Désolé pour cette énième digression aux accents de pamphlet politique, même dans un sujet parlant d’art je ne peux pas m’empêcher.
Jugement sur le critère politique
Mais c’est une transition parfaite pour une autre critique que j‘adresse à la vidéo de Al : pourquoi se refuser à juger les œuvres du point de vue politiques ? Pour d’ailleurs leur faire juste après.
Réalisme contre idéalisme
Et oui, même s’il ne l’a sûrement pas remarqué, mais qu’un dessin anime est mauvais, car à un moment les personnages qui sont des chefs de guerre devant prendre des décisions importantes au sujet d’une bataille prochaine se mettent à rigoler et à faire des blagues potache entre eux sur la mort prochaine de leur soldat, c'est politique. Surtout dans la période de guerre que nous connaissons.
Dire que des officiers ne devraient pas avoir ce comportement et devraient être punis ou démis de leur fonction s’ils le faisaient, c’est politique. Dire que ce genre de chose ne devrait pas être représenté ou devrait être mal considéré par le public, c’est politique. Moi, au contraire, j’adore ce genre d’humour provocant et j’aime les séries qui savent avoir ce changement de ton.
Et surtout, je les trouve réalistes, car même lorsque l’on est un parangon de vertus, les témoignages de gens ayant connu des expériences difficiles montrent souvent que dans ces moments-là, on a besoin d’avoir ce genre de comportement immature qui au fond ne fond de mal à personne. Même si les circonstances le méritent, personne ne peut éternellement rester grave, sérieux et responsable.
Pour moi le point soulevé par Al n’est pas la différence entre une bonne œuvre et une mauvaise, mais entre une œuvre présentant une situation idéaliste et réaliste. Entre une œuvre présentant la situation, telle qu’on s’imagine qu’elle se déroulerait dans l’imaginaire collectif, contre comment elle se déroulerait d’après les rares personnes qui ont effectivement vécu ce genre de chose.
On est typiquement confronté au même problème qu’avec les spectateurs qui habitué au bruit exagéré des armes à feu dans les films, jugent que les bruitages d’un documentaire de guerre se voulant réaliste sont nulles et pas réalistes (car eux ont vu plein de films sur le sujet et savent donc qu’elle est le vrai bruit des armes à feu).
Pour Al ce genre de comportement ne peut être que le fait que de personnages immatures ou immoraux. Or, les personnages ne sont pas immatures ou immoraux. Il a donc l’impression d’une incohérence qui le sort du récit et qui en plus viole sa morale personnelle.
Alors que d’autres ne verront dans cette scène ni incohérence ni immoralité. Juste un moment drôle et touchant.
La politique est un critère de jugement comme les autres
Mais clôturons cet exemple pour en revenir à mon vrai point : sans aller jusqu’à dire que tout est politique et que l’on devrait systématiquement aborder les dessins animés celons l’angle politique (dans la plupart des dessins animés même si ça peut être amusant, je reconnais que ce n’est pas pertinent et très casse-gueule de faire une analyse politique).
Sans aller non plus jusqu’à dire que l’on devrait rejeter les dessins animés qui ont un message politique contraire à nos valeurs (par exemple, j’adore Batman et Death-Note, mais je n’aime pas leur message), je pense que c’est un critère d’appréciation comme un autre. Pour moi, on devrait systématiquement dire lorsqu’un dessin animé contient un message qui nous a plu ou au contraire, lorsque la présence d’un élément politique a nuit à notre visionnage.
Pour moi, le politique devrait être un critère d’appréciation comme un autre d’une série ou d’un film. Surtout lorsque la politique était au centre des buts affichés par l‘artiste au moment de sa création.
Personnellement dans leur vidéo sur les adaptions en dessin anime des misérables de Victor Hugo, je pense qu’au moment de parler de la fidélité à l’œuvre d’origine il aurait été utile de parler davantage de la fidélité au message d’origine de l’œuvre de Victor Hugo et un peu moins à l’intrigue global ou aux symboles brandit par les personnages. En effet, je pense ne pas trop m’avancer en disant que pour un auteur aussi engagé à l’extrême gauche que Victor Hugo ce qui aurait le plus compté, c'est la fidélité des adaptations à ses idées politiques et pas que l’on décide de faire survivre certains personnages pour ne pas risquer de traumatiser les enfants.
Ce qu’il l’aurait dérangé, ce n’est pas tant qu’on édulcore la violence présente dans son roman, mais qu’on change le message et les responsables de cette violence. Après, leur vidéo est vraiment géniale et je comprends très bien pourquoi, dans leur cadre, il était plus pertinent de s’attarder sur d'autres aspects.
Jugement sur la maîtrise technique de l’auteur
Mais nous nous sommes beaucoup éloignés du sujet. Je vais juste terminer en évoquant rapidement un autre critère qui revient souvent chez ceux qui entendent juger objectivement de la qualité d’une œuvre qui serait le respect de l’intention initiale de l’auteur.
C’est-à-dire que si un auteur voulait raconter une histoire d’amour et que le résultat est une histoire d’amour, alors même si on n’aime pas les histoires d’amour, alors on serait obligé de reconnaître que c’est une œuvre de qualité. Mais personnellement, je trouve cela absurde. Tout ce que cela prouve, c'est la maîtrise technique de l’artiste, mais pas la qualité de l’œuvre. Si un artiste fait une comédie qui fait pleurer de rire tout le monde, mais que lui voulait faire une tragédie, est-ce que c’est une mauvaise œuvre (oui c’est le scénario du Schpountz ) ? Bien sûr que non.
À la rigueur, apprendre ce que voulait faire l’artiste à l’origine, peut nous faire reconsidérer une œuvre.
Par exemple lorsque que les gens apprennent que ce qu’ils ont détesté dans le film A.I. Intelligence artificielle de Steven Spielberg et y a été mis exprès par Spielberg, en sachant que cela déplairait à son publique, afin de rendre hommage à l’un de ses meilleurs amis morts peu de temps avant le tournage, en général cela change leur perception du film.
Mais est-ce que cela rend A.I. Intelligence artificielle meilleur (au passage, moi j’adore ce film justement grâce à ce que beaucoup considèrent comme des défauts)? Eh bien oui, d’une certaine manière, mais ceux qui continuent à n’y voir qu’un mauvais film n’ont pour moi pas davantage tort que ceux qui se mettent à l’aimer juste à cause de ça.
Conclusion
La conclusion de tout cela c’est que pour moi, il n’existe pas de manière de donner une valeur objective une œuvre, car il n’existe pas de critère universel.
Il en découle que pour moi, il n’existe pas de bonne ou de mauvaise manière d’analyser une œuvre. Pas de critère plus pertinent que d’autres. Pour moi, ceux comme l’odieux connard qui se focalisent uniquement sur le scénario et leur inévitable incohérence (réel ou supposé), sont tout aussi pertinents que ceux qui s’en fichent et se concentrent sur des critères plus graphiques.
Ceux qui se concentrent sur le message politique et rejettent ceux qui promeuvent des idées trop éloignées des leurs sont tout aussi pertinents que ceux qui s’en fichent et vont plutôt se demander si le message est cohérent d’un bout à l’autre de l’œuvre.
Pour moi, les œuvres qui ne plaisent qu’à un public de niche et celles qui plaisent au plus grand nombre sont tout aussi bonnes les unes que les autres. Pour moi, les œuvres qui ont un message, un thème ou des références qui vont traverser les siècles sont aussi pertinents que celles qui ne seront compréhensibles et appréciables que durant un très court laps de temps.
Pour moi, la valeur de ses œuvres n’est pas universelle, mais dépend totalement de celui qui les juge et aucun critère d’appréciation n’est meilleur qu’un autre.
Pour moi, la seule règle dans la critique, c'est de parler des aspects avec sincérité, des aspects qui nous ont plu ou déplut, mais sans être insultant, dénigrant ou harcelant. Et c’est là que j’ai un problème avec beaucoup de critiques sur internet.
Bien trop souvent, leur critique afin d’être drôle des œuvres qui leur ont déplu se transforme bien malgré eux en campagne de dénigrement (voire de harcèlement) de certaines œuvres ou auteurs qui paralysent de peur les studios. De manière assez contre-intuitive, je pense que les critiques qui se plaignent du manque de prise des créatifs de Hollywood sont l’une des causes de cette aversion au risque plus grande que jamais.
Pour y échapper, la meilleure méthode est celle qu’ont adoptée ses dessins animés qui mérite que l’on s'en souvienne : parler principalement des œuvres qui nous plaisent. Cela fait moins de vues, mais personnellement, je trouve cela plus agréable à regarder et les conséquences bien plus positives.
En un mot, malgré cette longue critique d’un point de détail de leur dernière vidéo, je soutiens à 100% leur décision d’arrêter les critiques négatives et j'espère qu'ils continueront pendant encore longtemps de nous régaler de leurs vidéos faites avec trois bouts de ficelle et beaucoup de passion.