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Poudlard legacy est il trop woke

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Resume

Récemment, j’ai découvert Hogwarts Legacy et je l’ai beaucoup aimé. J’ai alors fait l’erreur suprême : j’ai lu les commentaires Steam. Au cours de cette lecture j’ai découvert quelques perles de sagesse auquel je me suis senti obligé de répondre sur ce blog que personne ne lit et surtout pas ceux qui ont écrit ses commentaires il y a plusieurs années (oui je suis quelqu’un de bizarre)

Introduction

Récemment, j’ai découvert Hogwarts Legacy et je l’ai beaucoup aimé. J’ai alors fait l’erreur suprême : j’ai lu les commentaires Steam. Au cours de cette lecture j’ai découvert quelques perles de sagesse dont je vais garde jalousement l’exclusivité pour ne pas leur faire de publicité. Mais en gros cela disait qu’il était inadmissible et incohérent que le jeu contienne autant de personnage noir et asiatique et que le wokisme avait encore gâché ce qui aurait pu être un bon jeu (car bien le principal problème de ce jeu ce n’est pas sa répétitivité et sa map bien trop grande mais la présence d’asiatique de noir ou pire d’homosexuelle).

Le cas Hogart legacy

Étant donné que je suis un idiot et un passionné d’écriture, ma première réaction était de vouloir faire une longue réponse argumentée de ce style :

D’un point de vue du lore d’Harry Potter, c’est au contraire de ne pas avoir inclus énormément de Noirs et d’Asiatiques qui aurait été incohérent. En effet, dans les livres Harry Potter, il est fortement sous-entendu que la société sorcière est mondialisée et métissée depuis au moins la Renaissance, par des détails comme l’imposition au 17ème siècle du secret magique international à tous les sorciers de la planète par ce qui est décrit comme une union de tous les États sorciers du monde, qui semble fortement inspirée de l’union européenne (de mémoire, c’est mentionné au début du tome 3 quand Harry fait ses devoirs d’histoire de la magie) ou le fait que la Coupe du monde de Quidditch soit organisée depuis le Moyen Âge.

Et pour une fois, le Lore d’Harry Potter est totalement logique. En effet, dans la réalité, ce qui a provoqué la mondialisation, c’est avant tout le progrès énorme dans les moyens de transport et de communication des 19ème et 20ème siècles. Lorsque n’importe qui peut faire le tour du monde en moins de 24 heures pour le prix d’un SMIC et que l’information voyage de manière instantanée sans aucune possibilité de censure, il est inévitable que les gens voyagent massivement d’un bout à l’autre de la Terre et s’installent là où il y a le plus d’opportunités économiques, ce qui entraîne un métissage des cultures. Or, dans le monde d’Harry Potter, les sorciers disposent de cette possibilité depuis au moins le Moyen Âge grâce à l’invention des portoloins internationaux, de la poudre de cheminette ou des miroirs magiques permettant de communiquer. Il est donc parfaitement normal que, presque mille ans plus tard, il y ait beaucoup de sorciers Noirs et Asiatiques.

Et de toute façon, contrairement à ce que tu écris, le jeu Hogwarts Legacy se passe à la fin du 19ème siècle, c’est-à-dire à l’apogée de l’empire britannique. Donc, au moment où se déroule le jeu, même du côté moldu, il n’est pas rare de croiser des Noirs.

Mais bien sûr, comme 90% des choix qui ont présidé à la création de ce jeu, la couleur de peau des PNJ a été déterminée sur des critères marketing et non artistiques, car n’oublions pas que les investisseurs qui ont mis des millions dans sa création ne l’ont pas fait par amour de l’art ou d’une quelconque idéologie. Tout ce qui a été inclus dans le jeu l’a été parce que quelqu’un chez Avalanche pensait que cela augmenterait la rentabilité du titre et pour aucune autre raison. Je connais les théories bidon disant que les grands fonds de pension auraient pour objectif prioritaire l’atteinte d’un score minimum en ESG et obligeraient ainsi à des choix qui baisseraient la rentabilité des entreprises qu’ils contrôlent pour atteindre lesdits critères, mais malheureusement, c’est totalement faux. La rentabilité reste le seul critère. Et même si c’était vrai, l’inclusion de personnages Noirs et Asiatiques dans les jeux ou les films d’une entreprise ne fait pas bouger sa note ESG d’un iota. Ce qui compte pour la note ESG, c’est le pourcentage de personnes appartenant à des minorités dans l’entreprise et non le pourcentage dans les films et séries produits.

Les actionnaires cherchant à maximiser la rentabilité de leur capital. Il est fort probable que cette inclusion ait été décidée pour les mêmes raisons que l’ont été tous les personnages Noirs et Asiatiques dans les œuvres mainstream de ces dernières années. Il y a bien sur plusieurs raisons mais les principales sont :

Cependant, après un moment, j’ai réfléchi et je me suis rendu compte que la seule réponse intelligente était : espèce de gros con raciste, qu’est-ce qu’on en a à foutre de la couleur de peau des PNJ en arrière-plan ? J’arrive pas à croire que je suis de la même espèce qu’un taré pareil. Va t’acheter un cerveau et en attendant, abstiens-toi de vomir ta diarrhée verbale sur internet.

Et puis je me suis souvenu que, quelle que soit l’intelligence de ma réponse, cela ne servirait qu’à mettre son commentaire encore plus en avant qu’il ne l’est. Malheureusement, face aux trolls et aux fachos, la seule réponse intelligente consiste en un silence digne. Mais c’est frustrant alors j’ai écrit cet article pour me soulager.

Le wokisme

J’aurais pu m’arrêter là, mais après je me suis dit qu’il serait bien d’en profiter pour définir ce qu’est le wokisme. Le wokisme, c’est un très, très vieux concept d’extrême droite qui change de nom au cours du temps. Avant, on parlait de SJW, de bien-pensant, d’humaniste ou de bisounours. Pour comprendre ce concept, il faut faire un truc aussi désagréable que difficile : se mettre dans la tête d’une personne d’extrême droite.Et cela passe par le fait de comprendre deux choses :Premièrement, leurs idées racistes, sexistes, xénophobes et nationalistes ne sont pas la conclusion d’une longue réflexion, mais des évidences qu’il serait absurde et immoral de remettre en cause. Pour eux, leurs idées relèvent du bon sens, donc toute personne qui dit ne pas les partager est soit un idiot, soit un menteur, soit une personne manipulée. Pour eux, il y a une bonne façon de penser et de se comporter, et le reste doit être moqué. Pour eux, quand une personne fait un truc qu’ils trouvent ridicule ou contraire à leurs valeurs, ils n’essayent pas de comprendre ou de se demander si c’est vraiment si ridicule que ça.

Deuxièmement : ils ont une vision binaire et très simpliste du monde. En gros, ce ne sont pas des intellectuels qui aiment la nuance. Par exemple, ces gens ne sont même pas au courant que les Arabes sont divisés en sous-groupes comme les chiites/sunnites, les athées/musulmans, islamistes/modérés, dirigeants/dirigés. Et encore moins qu’il pourrait y avoir des gradations (c’est-à-dire que l’on n’est pas soit dirigeant ou dirigé, mais que l’on peut être un peu des deux, comme le sont par exemple les cadres). Pour eux, tous les Arabes sont des islamistes et tous les musulmans sont des Arabes. Et pour les anti-racistes, c’est pareil. Pour eux, le NPA, les Indigènes de la République, Biden, les macronistes et les équipes marketing des grands groupes qui veulent donner une image consensuelle de leur marque partagent tous la même idéologie antiraciste. Pour eux, ce sont tous des wokes.

Et oui on rentre dans le dur et on aborde enfin le sujet : le wokisme. Le wokisme c’est juste le concept utilisé par les gens d’extrême droite pour expliquer que leurs idées ne sont combattues et globalement peu suivis alors que pour eux se sont des évidences partagées par tous. Pour eux les universités et les grands groupe serait contrôlé par les partisans d’une secte aux idées absurdes qui utiliserait leur pouvoir pour convertir des adeptes et imposer leur idée via la censure. Et les idées de cette secte c’est ça le wokisme.

Pour eux, les dirigeants de Disney et d’autres grandes entreprises n’ont pas pour but de maximiser les profits mais de maximiser les notes ESG ou de propager leur idéologie woke. Et à chaque fois qu’ils sortent un film qui n’a pas de succès, ils disent que ses défauts sont le fruit de cette idéologie. Par contre, si le film est un succès, alors là il n’est pas woke. Par exemple, dans le deuxième film de la nostalgie Star Wars, si les personnages féminins sont mal écrits et que l’intrigue a peu de sens, ce serait parce qu’on a imposé aux scénaristes de les faire se comporter ainsi pour faire passer un message woke. Par contre, le septième film, dont les personnages étaient tout aussi mal écrits et avaient globalement les mêmes défauts, là ce n’est pas du wokisme, car le film a été un carton critique et commercial (à sa sortie, car maintenant les gens se sont réveillés et ont admis que ce film était nul).

Pour eux, les politiques de modération de Google, Facebook ou ex-Twitter visant à lutter contre les discours antisémites ou racistes les plus vénères, et qui ont été exigées par les annonceurs, c’est de la censure et c’est motivé par la volonté d’imposer une idéologie extrémiste. Ce n’est pas parce que la majorité de la population trouve ces propos racistes ignobles et que cela pourrait nuire à leur image de marque. Et lorsqu’un gouvernement propose des lois pour renforcer la modération de ces propos infâmes, car leur base politique est choquée par ces discours ou, pire, que des personnes osent leur répondre, alors là c’est le retour de l’URSS et des goulags. Ce que fait Trump actuellement, en faisant licencier les fonctionnaires ou journalistes qui tiennent des propos qui ne lui conviennent pas, en virant les humoristes ou les journalistes qui ne lui plaisent pas, serait exactement la même chose mais sur des personnes différentes.

Je vais m’arrêter là, je pense qu’il n’y a pas besoin d’une plus longue présentation ou d’un long discours.

Evergreen

Je parlerai juste très rapidement d’un événement très important pour l’extrême droite française et qui est, pour eux, la preuve de l’existence du wokisme.

Depuis les années 1970, une université américaine nommée Evergreen organisait chaque année le “Day of Absence”, journée où les étudiants et professeurs non blancs choisissaient symboliquement de ne pas venir sur le campus pour montrer leur importance et leur invisibilisation dans la société, afin de sensibiliser les Blancs à la contribution des minorités.Et ce n’est pas la seule chose qui rend cette université atypique. Par exemple, il n’y a pas de notes traditionnelles (évaluations narratives), une grande liberté dans le choix des cours et, bien sûr, une forte tradition de militantisme social et écologique. En gros, c’est un peu l’équivalent de…

En 2017, ils ont décidé de changer le format et de demander aux professeurs et étudiants blancs de ne pas venir sur le campus pour une journée, afin de laisser l’espace aux personnes non blanches. Un professeur de biologie, Bret Weinstein, s’oppose à cette nouvelle formule et refuse de quitter le campus. En réaction, des étudiants militants l’accusent de racisme. Des manifestations éclatent : ils occupent des bâtiments, réclament la démission de Weinstein et de la direction, les débats deviennent virulents et des groupes d’extrême droite extérieur à l’université intervienne. Finalement l’université reçoit un coup de fil anonyme ou un homme menace de venir faire un massacre dans l’université (on ne sait toujours pas qui il était ou de quels camps idéologique il était). Finalement, l’université ferme temporairement pour raisons de sécurité et Bret Weinstein est licencié.

Vous allez dire : alors qu’est-ce que cette affaire a de si extraordinaire ou scandaleux et en quoi cela nous concerne-nous, Français ? La réponse est simple : en rien. C’est juste une obsession bizarre de l’extrême droite qui y voit une preuve qu’elle a raison sur le wokisme et une excuse pour verser leur haine des étudiants et des intellectuels. Car il ne faut pas oublier que l’un des terreaux de l’extrême droite est la haine des intellectuels, née en partie d’expériences traumatisantes avec nos écoles de merde.